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La compagnie aérienne à bas coûts Ryanair a annoncé, mercredi à Bruxelles, l'ouverture de quatre nouvelles lignes cet été depuis l'aéroport de Charleroi (BSCA). Ces nouveaux vols relieront Katowice, en Pologne, Salerno et l'aéroport de Rome Fiumicino en Italie, et Volos, en Grèce. La société irlandaise a par contre réitéré son refus de développer davantage son activité à Brussels Airport, en raison de "taxes trop élevées".
Outre les quatre nouvelles lignes lancées durant la saison estivale, dès le mois d'avril, Ryanair a confirmé des fréquences supplémentaires pour une quarantaine de lignes depuis BSCA, à destination notamment de Marseille, Palma, Dubrovnik ou encore Faro. La compagnie irlandaise disposera ainsi de 132 routes aériennes depuis la Belgique. "Un record", s'est réjoui Michael O'Leary, patron de Ryanair, lors d'une conférence de presse à deux pas du quartier européen.
L'entreprise espère atteindre en 2025 une croissance de 12% en Belgique, pour atteindre 11 millions de passagers. Le CEO attend notamment beaucoup de BSCA. Le nouveau permis d'environnement en discussion à Charleroi - le précédent arrive à échéance en juillet 2025 - ne l'inquiète pas outre-mesure. "Des avions trop bruyants? Les nouveaux Boeing commandés sont 40% plus silencieux que les actuels. Même les oiseaux aux abords des pistes s'endorment avec ces nouveaux appareils", a-t-il commenté, avec son habituelle ironie.
Au niveau mondial, Ryanair prévoit 206 millions de voyageurs sur ses lignes, avec l'objectif à long terme d'atteindre les 300 millions.
Michael O'Leary a profité de ces annonces pour réitérer ses doléances à l'encontre de Brussels Airport. "Nous n'allons pas nous développer davantage, car l'aéroport continue de mettre en place des taxes aériennes trop élevées, alors que la fréquentation n'est pas encore revenue au niveau pré-Covid", a-t-il déploré.
L'aéroport de Zaventem n'est pas le seul dans le viseur. D'autres aéroports européens, principalement en Allemagne, en France ou au Royaume-Uni, sont également pointés du doigt. "Ces taxes pénalisent la croissance de ces aéroports, et pénalisent les voyageurs européens", a-t-il lancé, avant de prendre l'exemple de la Suède: "Les taxes aéroportuaires ont été réduites et la croissance a repris bien plus fort qu'avant la crise sanitaire. En Allemagne, certains aéroports sont vides!"
Le patron de Ryanair a enfin répété une série de revendications à destination de la Commission européenne. "Nous appelons à une réforme du système européen du contrôle du trafic aérien, qui mène à de nombreux retards", a-t-il clamé, pointant les pénuries de personnel, principalement en Allemagne et en France, "et même parfois en Belgique". "Neuf retards sur dix pourraient être éliminés si les contrôleurs étaient obligés par la loi de maintenir un service complet durant la première vague des vols quotidiens et d'assurer les vols malgré des grèves au niveau national", a estimé M. O'Leary.
"Nous demandons également une modernisation des règles européennes sur le trafic aérien, ainsi qu'une réforme des actuelles taxes, notamment environnementales, qui pénalisent les voyageurs européens par rapport aux autres, sur des vols plus longs", a lancé l'Irlandais. "L'Europe doit répondre aux défis de l'administration Trump en abolissant ces taxes".
Le CEO s'est dit "confiant" que la commission Van der Leyen II pourra "entendre les demandes" des compagnies aériennes, dont la sienne. "Le rapport Draghi a montré que l'Europe doit grandement améliorer sa compétitivité. Le nouveau commissaire au transport (NDLR: Apóstolos Tzitzikóstas) est en plus grec et comprend certainement très bien l'importance de l'aviation dans l'économie européenne", a-t-il encore justifié.