Accueil Actu Belgique Faits divers

Alerte à la bombe dans un avion Ryanair à Charleroi: un "canular" provoque la panique et l'arrestation d'un innocent

Un avion Ryanair posé sur le tarmac de l'aéroport de Charleroi était sous les feux des projecteurs ce mardi matin. Une alerte à la bombe a été déclenchée, les opérations de l'aéroport ont été totalement paralysées. Un périmètre de sécurité de 500 m autour de l'appareil a été établi. Arnaud, à bord du vol, décrit un moment stressant et choquant.

Ce mardi matin, tous les yeux étaient rivés sur un avion posé sur le tarmac de l'aéroport de Charleroi. "Alerte à la bombe dans un avion Ryanair à Gosselies", nous écrit-on via le bouton orange Alertez-nous. Nous apprenons cet après-midi du parquet de Charleroi que l'alerte a été émise après réception d'un message d'Interpol Angleterre et qu'il s'agissait... d'un "canular".

Contactée par nos soins, la porte-parole de Brussels South Charleroi Airport (BSCA) nous confirme les faits. L'avion concerné assurerait la liaison avec le Portugal. "Ce mardi matin, peu avant 11 h, une alerte à la bombe a été signalée sur un vol en provenance de Porto (sic). L'avion a atterri comme prévu à l'aéroport de Charleroi où il a été stationné à l'écart des opérations".

On s'est dit : "Ça va péter"

Dans l'avion, Arnaud, encore choqué, nous raconte le déroulé des faits : "On a vu que l'avion était entouré de la police et des forces spéciales, les forces spéciales sont entrées dans l'avion. Là, c'était la panique totale. Et puis ils ont commencé à gueuler 'Tout le monde la tête en bas'", explique-t-il. "Là, on s'est dit ça va péter, il y a tellement de choses qui passent par la tête". Il souligne toutefois qu'il a embarqué dans son vol à Faro, et pas Porto, comme indiqué par les autorités aéroportuaires. L'erreur pourrait être délibérée pour ne pas provoquer la panique dans l'avion concerné.

L'opération d'évacuation des 166 passagers était en cours peu avant 13 h. Un périmètre de sécurité de 500 mètres a par ailleurs été établi, ce qui inclut la fermeture de l'unique piste et de la nationale qui se trouve derrière.

flightradar
Un avion Ryanair à destination de l'aéroport de Charleroi vole autour de la piste, en attendant l'autorisation de sa poser © Flightradar24

Les forces spéciales auraient pénétré dans l'avion depuis la porte arrière et directement maitrisé un des passagers : "Ils ont pris un gars, ils ont pris son téléphone et l'ont bazardé très loin", assure-t-il.

Selon notre témoin et certaines images captées à l'intérieur de l'avion, la police a fouillé dans les bagages en cabine. À l'évacuation des passagers, des chiens renifleurs ont inspecté les bagages l'un après l'autre.

Le parquet de Charleroi communique : c'était un canular

Tout est en fait parti d'une information transmise par Interpol Angleterre, "faisant état du fait qu'une personne identifiée, ayant tenu des propos préoccupants, aurait pu embarquer à bord du vol en provenance de Faro vers Charleroi avec des produits explosifs, laissant craindre une possible attaque à bord de l'avion", explique le parquet de Charleroi.

Le passager concerné a été rapidement identifié et privé de liberté

La procédure prévue a donc été appliquée par la police et les services de sécurité de l'aéroport : "L’appareil a été isolé dès son arrivée sur une piste sécurisée et un screening complet de l’appareil a été réalisé avec l’appui des chiens spécialisés dans la détection de produits explosifs. Le passager concerné a été rapidement identifié et privé de liberté".

Finalement, rien à signaler : "La fouille de l’intéressé et de son bagage s'est révélée négative. Toutefois, compte tenu du signalement transmis par Interpol, le parquet a décidé de procéder à l'audition de l'individu, laquelle est actuellement en cours."

Le parquet a finalement déclaré que "le signalement reçu était en réalité un canular" et que "l’auteur de la fausse alerte a été identifié et interpellé en Angleterre". La personne arrêtée à bord de l'avion a été relaxée.

Tous les autres usagers ont été également contrôlés "par mesure de précaution".

Les opérations de l'aéroport ont repris peu avant 14 h "mais des retards sont à prévoir durant toute l'après-midi", communique BSCA.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus

Le fils d’Isabelle, 12 ans, abusé sexuellement par un employé dans une école de Charleroi : la famille est prise en charge dans un centre spécialisé

À Charleroi, le Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) interpellent et inquiètent. Plus d’un patient sur deux qui y est accueilli est mineur. Une proportion bien plus élevée que la moyenne nationale. Pour l’instant, difficile d’obtenir des réponses claires : les spécialistes eux-mêmes peinent à interpréter ces données. Dans ce contexte préoccupant, nous avons rencontré une maman dont le fils a été victime d’abus sexuels. Elle a accepté de nous confier son récit, un témoignage douloureux. La famille a été prise en charge dans le centre.