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Comment les Balkans, le Maghreb ou encore la Colombie pourraient aider l’UE à durcir sa politique migratoire ? Le projet fait polémique

Par RTL info avec Christophe Giltay
Les ministres de l’Intérieur des États membres de l’Union Européenne vont se prononcer ce lundi sur trois textes présentés par la Commission afin d’encadrer plus strictement les arrivées et les renvois de migrants. Ce projet, qui fait polémique, envisage notamment de délocaliser les migrants déboutés de l’asile, dans des États situés hors de l’Union.

Encadrer plus strictement la migration. Le Danemark qui assure actuellement la présidence tournante de l’Europe, tient beaucoup à ce projet inspiré de sa propre politique migratoire. L’objectif avoué est de faire baisser la pression sur les pays qui accueillent le plus de migrants, la Grèce et l’Italie. Deux axes sont privilégiés : durcir les conditions d’accueil des réfugiés et intensifier la solidarité intra européenne pour répartir les candidats dans l’ensemble de l’Union.

Les trois textes débattus ce lundi prévoient :

  • D’ouvrir ce qu’on appelle des « hubs de retour », qui accueilleraient en dehors de l’Europe les migrants dont la demande d’asile aurait été rejetée. L’Italie a déjà développé cette pratique avec l’Albanie. D’autres pays des Balkans pourraient être contactés, comme la Serbie ou la Bosnie ; On évoque également le Maroc et la Tunisie, mais cela implique des accords bilatéraux et d’importants transferts financiers pour construire les centres qui accueilleraient ces migrants.
  • Deuxième option, sanctionner plus durement les demandeurs d’asile déboutés qui refusent de quitter le territoire européen, notamment via des périodes de détention plus longues. Actuellement, en Belgique, la durée ne peut pas excéder 6 mois. On pourrait aller jusqu’à 24 mois. Cette éventualité indigne les défenseurs des droits de l’homme.
  • Troisième projet, renvoyer des migrants vers des pays dont ils ne sont pas originaires mais que l’Europe considère comme « sûrs ». Le Rwanda, l’Ouganda, mais aussi l’Égypte, le Bangladesh ou la Colombie.

Relocaliser

Quant à leur répartition à l’intérieur de l’Europe, l’UE exigera que les États membres relocalisent des demandeurs d’asile sur leur sol ; ou à défaut, versent une contribution financière de 20.000 euros par demandeur d’asile refusé. Les discussions s‘annoncent longues et difficiles.

Plusieurs pays, dont la Belgique, la Suède et l’Autriche se sont déjà prononcés contre. Les partisans de ce durcissement font valoir que les arrivées de migrants étaient en baisse de 20 % sur les 6 premiers mois de 2025. Mais ce n’est pas uniquement dû aux politiques répressives. L’évolution de la situation internationale a pu jouer, notamment avec le retour de la paix en Syrie.

Quant à la politique de rapatriement, elle est en grande partie liée à la volonté des pays d’origine de reprendre ou non leurs ressortissants. Et souvent, c’est non ! Enfin, les déplacements vers des pays tiers, paraissent bien illusoires, comment imaginer que des candidats réfugiés venus d’Éthiopie, après un voyage périlleux, se satisfassent d’être déplacés en Ouganda ; sans espoir d’être admis un jour en Europe. Le vote de ce lundi à Bruxelles est avant tout un bras de fer politique droite – gauche, qui se joue… entre Européens !

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