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Froufrous à la Fashion Week de Milan en dépit d'un marché du luxe incertain

Les fashionistas se sont retrouvés mercredi à Milan pour découvrir les collections italiennes Femme pour l'automne-hiver 2024-2025, et notamment celle du nouveau styliste de Moschino, dans un contexte d'incertitudes pour le secteur du luxe.

Après New York et Londres, la capitale italienne de la mode propose d'ici dimanche pas moins de 56 défilés, au premier rang desquels Fendi, Roberto Cavalli, Prada, Versace et Dolce&Gabbana.

A l'ouverture mercredi, deux militantes anti-fourrure ont perturbé le défilé Fendi aux mots de "Les animaux ne sont pas des vêtements", avant d'être évacuées.

Le marché mondial du luxe est actuellement confronté à des prévisions de croissance en baisse, à l'inflation rampante, au ralentissement de l'économie chinoise et aux risques géopolitiques, avec pour résultat une prévision de croissance comprise entre 3 et 5% pour 2024, en baisse par rapport à 2023, selon un rapport du cabinet McKinsey publié en novembre.

Plus spécifiquement, le secteur de la mode en Italie, qui va des vêtements à la maroquinerie en passant par la joaillerie, les cosmétiques et les accessoires, a engrangé une croissance de 4% en 2023 pour atteindre 103 milliards d'euros, selon des estimations de la Chambre nationale de la Mode italienne.

"C'est une année complexe, il faudra de la résilience", a affirmé à la presse ce mois-ci le président de la Chambre, Carlo Capasa, estimant qu'il était trop tôt pour émettre un jugement définitif sur le millésime 2024.

"Nous savons qu'il y a trois guerres (Ukraine, Gaza et Yémen, NDLR), les élections européennes et aux États-Unis. C'est une année de transition", a-t-il estimé.

- Chaises musicales -

Plus de 100.000 personnes entre acheteurs, journalistes et personnels des marques sont attendus au rendez-vous milanais, soit une hausse de 10% par rapport à février 2023, s'est réjoui Carlo Capasa.

Fendi est l'une des rares griffes à encore travailler la fourrure, contrairement au designer Kim Jones qui a présenté sa collection mercredi.

Jeudi, le premier défilé d'Adrian Appiolaza pour Moschino sera l'un des temps forts de la semaine. Le styliste argentin, qui vient de chez Loewe, a été nommé directeur créatif de la marque irrévérencieuse et d’inspiration pop le mois dernier, après la mort soudaine de son prédécesseur Davide Renne dix jours seulement après sa prise de fonctions.

Davide Renne avait été appelé aux commandes après le départ de Jeremy Scott, resté une décennie à la tête de Moschino.

Fondée par Franco Moschino, la marque est connue pour ses créations légères et pleines d'humour, souvent ornées de slogans comme "Gilt without Guilt" ("Doré déculpabilisé") ou encore "Good Taste Doesn't Exist" ("Le bon goût n'existe pas") et truffées de références à de grandes marques populaires comme Barbie ou McDonald's.

Feront également leurs premiers pas à Milan Walter Chiapponi pour Blumarine, qui succède à Nicola Brognano, et Matteo Tamburini pour Tod's.

Walter Chiapponi était depuis 2019 directeur artistique de Tod's, tandis que Matteo Tamburini dirigeait le prêt à porter chez Bottega Veneta, l'Hermès italien.

Le calendrier a aussi inclus le lancement à Milan mardi soir de Maison Yoshiki, la marque de la star japonaise Yoshiki Hayashi.

L'ex-leader du groupe de heavy metal X Japan, âgé de 58 ans, qui a déjà donné son nom à du vin, des boissons énergétiques et des kimonos, décrit son style comme "féminin, mais aussi unisexe, flamboyant avec une touche rebelle".

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