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Les Pays Bas sont ce que j’appellerais, comme la Belgique d’ailleurs, « un grand petit pays ». Sa puissance est sans commune mesure avec la modestie de son territoire . Avec 41.500 kilomètres carrés, mais peuplés de 18 millions d’habitants, les Pays-Bas représentent la cinquième économie de l’Union européenne après l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne . (La Belgique est 7ème derrière la Pologne… sur 27 !).
Ces élections sont donc scrutées avec beaucoup d’intérêt par toutes les capitales européennes. Le parlement est constitué de deux Assemblées, la Première chambre et le Sénat. C’est la Première chambre qui a la prééminence et désigne le gouvernement . Composée de 150 membres elle est encore plus morcelée que son équivalente belge. 15 partis y sont représentés, dont 9 disposent seulement de 5 députés ou moins.
Ca tient au système de proportionnelle intégrale ; il suffit de 70 000 voix pour obtenir un siège. Il existe donc, une myriade de partis défendants des intérêts particuliers, parti des animaux, parti des petits entrepreneurs, partis des agriculteurs, parti des seniors etc. Avantage : tout le monde se sent représenté , c’est très démocratique et ça marche, avec 80% de participation… Inconvénient : il est encore plus difficile de former un gouvernement aux Pays Bas qu’en Belgique. La dernière fois il avait fallu 200 jours.
Depuis que Geert Wilders a claqué la porte, le gouvernement ne dispose plus que d’un député sur cinq . C’est ingérable d’où ces élections anticipées. Le leader populistes Geert Wilders est en tête de sondages ; mais on ne lui accorde qu’une trentaine de députés, impossible de gouverner seul. Or il se heurte à une coalition de centre gauche composée des sociaux- démocrates et des verts, qui pourraient former une coalition avec les chrétiens démocrates et les libéraux.
Dans ce cas, le socialiste Frans Timmermans, ancien vice-président de la commission européenne, pourrait devenir Premier ministre.
Mais si Geert Wilders pourrait être écarté du pouvoir, ses idées font leur chemin. Ainsi l’immigration est désormais en tête des préoccupations des électeurs, devant le climat ou le pouvoir d’achat. Le weekend dernier, à Utrecht, Wilders a dénoncé ces « jeunes hommes du Proche-Orient qui prennent notre travail, qui commettent trois fois plus de crimes que les Néerlandais et bénéficient des logements sociaux ». Et l’argument porte car cet Etat surpeuplé, 435 habitant au km2, connait une terrible crise du logement.
Résultat l’actuel gouvernement travaille déjà sur une loi pour durcir les règles du regroupement familial et criminaliser l’absence de titre de séjour. Il envisage même d’expulser les illégaux en Ouganda…Comme autrefois l’Angleterre au Rwanda. Et c’est ainsi qu’un pays réputé pour sa tolérance pourrait devenir celui de l’intolérance.


















