Accueil Actu Monde Europe

Histoire incroyable: des lettres de résistantes belges de la Seconde Guerre mondiale retrouvées... dans un fauteuil en Estonie

Une histoire incroyable de femmes résistantes belges pendant la Seconde Guerre mondiale refait surface aujourd'hui. Des lettres datant de 1942, cachées dans un fauteuil, ont été découvertes en Estonie par un restaurateur de mobilier et remises officiellement ce week-end au musée de la résistance d'Anderlecht.

C'est un moment presque solennel lorsque le responsable des archives du musée de la résistance dépose soigneusement chaque lettre jaunie entre deux feuillets blancs, avant de les mettre en sécurité comme de véritables objets précieux.

Pourtant l'histoire commence il y a deux ans... "Ma chère Sarah, je t'écris ici dans ma petite cellule qui est bien triste", peut-on lire dans une des lettres. Sarah est belge, elle a 17 ans en 1942. Les femmes qui lui envoient ce courrier sont en prison à Gand, mais les lettres ont été retrouvées à Tallinn, la capitale estonienne.

La télévision nationale s'est emparée du sujet. C'est un restaurateur de mobilier ancien qui a fait cette étrange découverte sous un fauteuil qu'il était en train de réparer. "Il y avait quatre lettres à l'intérieur avec une écriture très correcte. Je ne sais pas lire en français, mais j'ai reconnu le mot boulevard. Les timbres sur les enveloppes sont belges, ce fauteuil vient donc de Belgique", explique le restaurateur de meubles.

Il a fallu deux ans d'enquête pour découvrir que l'une des femmes auteure des lettres était enseignante. Elle s'appelle Gilberte, elle faisait partie de la résistance pendant la Première Guerre. Elle a poursuivi son combat contre les Allemands pendant la Seconde. "Elle faisait visiblement de la propagande anti-allemande, diffusion de tracts, diffusion de presse clandestine auprès de ses élèves en classe. Et c'est cela visiblement qui a dû générer une dénonciation", développe Agnes Graceffa, historienne. 

Elle est arrêtée pendant le cours avec l'une de ses élèves qui possédait une radio alors interdite. Pendant leur détention, elles écrivent avec la complicité des gardiens à leur amie Sarah. Elles évoquent la libération de la Belgique, mais pour ces historiennes estoniennes, il reste un mystère. "Pourquoi ces lettres sont arrivées en Estonie justement ? Pourquoi elles sont tombées entre nos mains ? C'est la volonté de Dieu", estime Natalja Kapitanova, professeure d'histoire en Estonie. 

"Ces lettres me donnent la chair de poule. Les mots sont très forts et j'espère en savoir plus", confie Julie, qui fait la figurante "Sarah" en Estonie.

L'enseignante a été déportée puis libérée en 1945 avant d'obtenir le statut de résistante. Aucune trace en revanche de Sarah, la jeune fille qui a caché les lettres afin de protéger ses amis en prison.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus