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Les autorités russes ont placé vendredi Oleg Orlov, vétéran de la défense des droits humains et de l'ONG Memorial titulaire du prix Nobel de la Paix, sur la liste infamante des "agents de l'étranger".
Des centaines de personnes, militants des droits humains, opposants ou journalistes indépendants ont été placés ces dernières années sur cette liste dont la qualification s'accompagne de strictes contraintes administratives et de l'obligation de s'afficher comme tel dans toute communication publique.
Le ministère russe de la Justice a affirmé qu'Oleg Orlov "s'était opposé à l'opération militaire spéciale en Ukraine, avait diffusé des informations fausses sur des décisions prises par les pouvoirs publics de la Fédération de Russie, et participé à la création de messages et de textes pour des agents de l'étranger".
M. Orlov, 70 ans, fait par ailleurs l'objet de poursuites judiciaires pour avoir "discrédité" l'armée russe, au titre d'une des nouvelles lois utilisées par le pouvoir russe pour faire taire les voix dissidentes depuis le début de son offensive en Ukraine en février 2022.
Condamné à une simple amende l'an passé, il a vu le verdict annulé en décembre et l'affaire renvoyée au parquet, ce qui ouvre la voie à un nouveau de procès lors duquel il encourt 3 ans de prison.
Actif depuis les années 1970, Oleg Orlov est devenu l'un des piliers de Memorial, la principale organisation luttant en Russie pour préserver la mémoire des répressions soviétiques et documentant celles de la Russie du président Vladimir Poutine.
L'ONG a été dissoute fin 2021 par la justice russe, mais a été ensuite récompensée par le prix Nobel de la Paix 2022.
