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Corruption, association de malfaiteurs, détournement de fonds publics : Nicolas Sarkozy va-t-il aller en prison ?

Par RTL info avec Christophe Giltay
Le tribunal correctionnel de Paris rendra aujourd’hui sa décision sur le financement de la campagne présidentielle de l’ex président en 2007. Malgré la difficulté à mettre en évidence des preuves claires, le « Parquet national financier » a réclamé sept ans de prison contre lui.

La décision que prendra ce matin le tribunal de Paris, pourrait être historique. Si le juge prononce une peine de prison ferme, supérieure à 5 ans, elle ne sera pas aménageable. Or les réquisitions sont sévères : Sept ans de prison. Trois cent mille euros d’amende et Cinq ans d’inéligibilité.

La justice reproche à Nicolas Sarkozy d’avoir financé en partie sa campagne présidentielle de 2007, avec de l’argent Libyen, de l’argent de Mouammar Kadhafi. Il est poursuivi pour « corruption », « association de malfaiteurs », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de détournement de fonds publics » Les procureurs n’ont pas requis de mandat de dépôt mais vu la sévérité des peines demandées, le tribunal peut en délivrer un, différé ou pas, et l’assortir ou non d’une exécution provisoire. Concrètement Nicolas Sarkozy pourrait quitter le tribunal en panier à salade. Mais rien n’est sûr…

De nombreuses zones d’ombre

En effet, malgré des années d’enquêtes il n’y a pas de preuves concrètes. De surcroît le libanais Ziad Takkedine l’un de ses coïnculpés, un intermédiaire essentiel dans la transaction, est mort le 23 septembre et il a emporté ses secrets dans la tombe. Lors des audiences en janvier, Nicolas Sarkozy s’était montré très combatif. « La justice a fait le tour de la terre et qu’est-ce qu’on a trouvé ? Rien ! ». La présidente du tribunal, lui avait répondu : « Il n’y a pas que la preuve documentaire, elle peut aussi résulter d’un faisceau d’indices. » Si la corruption n’est pas prouvée l’ancien président pourrait tomber pour association de malfaiteurs. Elle vise toute action en vue de commettre un délit, peu importe qu’il eût été accompli ou pas.

Et là, il y a de nombreuses zones d’ombre, notamment des voyages en Libye de proches du candidat Sarkozy, Claude Guéant et Brice Hortefeux. L’un et l’autre ont rencontré, Abdallah Senoussi, beau-frère de Kadhafi et chef des services secrets libyens. Condamné en France à perpétuité, par contumace, pour avoir été en 1989, le commanditaire de l’attentat du DC-10 d’UTA, 170 morts, dont 54 Français. Il y eut aussi la spectaculaire visite de Kadhafi à Paris en 2007, considérée comme un renvoi d’ascenseur, ou encore la vente par Claude Guéant à des Libyens, de deux tableaux flamands, d’Andries van Eertvelt pour 500 000 euros, soit dix fois sa cote.

L’espoir pour Sarkozy c’est que faute de preuves formelles les juges se retrouvent face au doute ; et le doute profite toujours à l’accusé.

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