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Sébastien Lecornu avait été nommé il y a 27 jours… et le gouvernement avait été formé il y a 14 heures seulement au moment de sa démission. C’est donc vraiment le gouvernement le plus court de l’histoire de France. Il y a eu des gouvernements qui ont duré un jour, mais là, 14 heures, c’est incroyable.
Qu’est-ce qui l’a poussé à abandonner aussi vite ?
Alors, que s’est-il passé ? Hier après-midi, le LR, donc Les Républicains, un des partis de sa coalition, a manifesté son mécontentement de la composition du gouvernement et notamment la nomination de Bruno Le Maire comme ministre des Armées. Il y a un contentieux entre Les Républicains et Le Maire parce que Le Maire les a quittés pour rejoindre Macron en 2017. Et puis, il le considère comme responsable de la dette française parce qu’il a été longtemps ministre de l’Économie et des Finances. Et donc, il y avait un clash au niveau de la coalition.
Cette nuit, il s’est entretenu longuement au téléphone avec le président Macron. Ce matin, ils se sont vus pendant une heure et finalement, ils ont décidé que le mieux pour M. Lecornu, c’était de démissionner.
Quelles sont les options maintenant et qui a la main ?
Qui a la main, c’est le président. Nous sommes dans la Ve République et c’est la clé de voûte des institutions. Alors, il a plusieurs solutions.
1. Nommer un nouveau Premier ministre. On murmure que ça pourrait être pour une fois un Premier ministre de gauche. Il pourrait tenter le coup avec une personnalité comme par exemple Cazeneuve qui avait été Premier ministre de François Hollande ou carrément le président du Parti Socialiste, Olivier Faure.
2. Il pourrait procéder à une dissolution. Dans ce cas-là, il y aurait des élections législatives et il nommerait un nouveau gouvernement issu de ces élections législatives.
3. En revanche, il y a très, très, très peu de chances qu’il démissionne.
La France pourrait s’inspirer de la Belgique
Pour comparer le système français et le système belge, il faut se rendre compte qu’en Belgique, Lecornu n‘aurait pas été Premier ministre : il aurait été formateur. Au bout de trois semaines, un mois, il serait allé voir le chef de l’État pour lui dire « je n’arrive pas à former le gouvernement ». On aurait dit « tant pis, on va nommer un autre formateur, on va vous prolonger ». Sauf que là, comme il était Premier ministre, le simple fait qu’il dise « je n’ai pas réussi à former un gouvernement », ça devient une crise politique majeure. Je pense que la France, parfois, pourrait s’inspirer de la Belgique.
