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La campagne présidentielle française déjà lancée... deux ans avant le scrutin: voici le bilan de ce week-end très politique à Paris

Paris s'est donné hier des airs de pré-campagne présidentielle. Trois rassemblements se sont tenus simultanément : l'un de Marine Le Pen, un autre d'une partie de la gauche et un troisième de Renaissance, le parti macroniste. Alors, quel bilan faut-il tirer de ce dimanche très politique ?

Si je voulais faire de l’humour à bon compte, je vous dirais que les jours de beau temps, les Français préfèrent la pêche à la ligne et les barbecues aux meetings politiques. Car les trois rassemblements à Paris n’ont réuni que des foules modestes par rapport aux critères parisiens : 7.000 participants pour les partisans de Marine Le Pen, 8 à 10.000 pour LFI et les Verts, 8.000 pour Gabriel Attal et Renaissance.

Pour ce dernier, c’est assez logique, car il s’agissait d’un meeting classique prévu depuis des semaines dans une grande halle à Saint-Denis.

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©AFP

Pour Marine Le Pen, c’est en effet moins qu’espéré, mais le parti avait prévu le coup en organisant la réunion sur la place Vauban, relativement peu étendue, et donc facile à remplir, d’autant que c’est le service de presse du RN qui assurait la retransmission des images. Ils ont donc pu faire des gros plans sur les premiers rangs pour donner une impression de masse.

Quant aux mélenchono-écologistes, ils avaient choisi la place de la République, un endroit symbolique mais immense, et à 10.000, ils y étaient un peu perdus.

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©AFP

Paradoxalement, pour Marine Le Pen, ce n’est pas si important. Depuis qu’elle a succédé à son père, le parti a renoncé aux grands cortèges, comme ceux qu’il organisait le 1er mai pour célébrer Jeanne d’Arc. Là, il y avait du monde, mais aussi souvent des incidents. Et même un drame. En 1995, un militant d’extrême droite avait poussé dans la Seine un jeune Marocain de 29 ans, Brahim Bouraam, qui ne savait pas nager et qu’on a retrouvé mort.

Or, Marine Le Pen, ancienne avocate, a décidé de se battre sur le front juridique, pas dans la rue. Son espoir est de gagner son procès en appel, ou au minimum d’alléger son inéligibilité, et elle redoute qu’on la compare au séditieux Trump du Capitole. Ça détruirait l’image de respectabilité qu’elle a construite depuis 20 ans, avec l’ambition de devenir présidente. Ambition à laquelle elle n’a pas renoncé, et tant pis pour Jordan Bardella.

Côté Renaissance, Gabriel Attal a ciblé Marine Le Pen dans son discours, mais aussi LFI. Et à la fin, les militants ont scandé "Attal Président ! Attal Président !" C’était donc bien un premier meeting de campagne.

Quant à la gauche, elle est apparue dans toutes ses divisions, puisque les socialistes et les communistes étaient absents de la manifestation. Mélenchon risque de se retrouver en 2027 face à d’autres candidats de gauche.

2027, c’est dans deux ans, et elle est longue la liste de tous ceux qui, à deux ans du scrutin, étaient donnés comme présidents et ne l’ont jamais été !

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