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La survie du gouvernement français entre les mains de Marine Le Pen

En France, le feuilleton politique de Michel Barnier touche à sa fin et ce pourrait être, aujourd'hui, le dernier épisode. Menacé par une censure quasi certaine cet après-midi, le Premier ministre a tenté hier/mardi de sauver sa peau une dernière fois devant les députés et puis dans les JT de TF1 et de France 2. Mais, la démarche semblait bien vaine.

En observant les dernières interventions de Michel Barnier, je pensais à un célèbre roman de Victor Hugo, le "Dernier jour d'un condamné", publié en 1829, un plaidoyer pour l'abolition de la peine de mort. Dans ce roman, le condamné fait tout ce qu'il peut pour échapper à la guillotine, en vain. Je ne doute pas que Michel Barnier connaisse ce livre, c'est un classique. Et pourtant, hier, il s'est battu, affirmant toute la journée que la censure n'était pas inéluctable, avec deux arguments.

Un appel à la responsabilité, notamment des socialistes, dont l'abstention suffirait à le sauver. Et une critique assidue de la position du RN décidé à voter un texte qui lui est particulièrement hostile.

Devant les téléspectateurs, il a sorti trois pages: "Puisque Mme Le Pen souhaite du respect, les électeurs du RN se sentiront-ils respectés ? Dans la rédaction, vous pouvez lire, nous avons fait le choix du barrage à l'extrême droite, le Premier ministre a cédé à leur plus vile obsession. Est-ce que c'est du respect ? Ce texte pourrait être voté par des députés du RN ? Ils doivent savoir ce qu'ils votent."

Les fans de Marine Le Pen sont prêts à tout lui passer

Et c'est vrai qu'en soutenant cette motion de censure, Marine Le Pen va unir ses voix à celles de ses pires ennemis. En fait, il y aura deux motions de censure. Une déposée par le Rassemblement National qui ne passera pas, car la gauche ne la votera pas. Et une rédigée par le nouveau Front Populaire que Marine Le Pen approuverait, avec pour unique objectif de faire tomber le gouvernement. Elle montrerait alors qu'elle a du pouvoir, mais à quel prix ? Il n'est pas sûr que son électorat approuve cette alliance de circonstances.

On est un peu ici dans le syndrome Trump. Les fans de Marine Le Pen sont prêts à tout lui passer. En revanche, l'électorat modéré qu'elle veut séduire est en quête de stabilité. Et Michel Barnier le rassurait. En un vote, Marine Le Pen pourrait faire voler en éclats sa stratégie de dédiabolisation.

C'est là-dessus que compte Emmanuel Macron, qui depuis l'Arabie Saoudite a déclaré qu'il ne croyait pas au vote de la censure. Quant à sa propre démission réclamée par Jean-Luc Mélenchon et quelques autres, il l'a balayée d'un revers de la main. "Tout ça, c'est de la politique fiction".

Ce week-end, Emmanuel Macron participera à l'inauguration de Notre-Dame de Paris. Désormais président d'un pays où il est plus facile de rebâtir une cathédrale que de construire un gouvernement.

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