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Le nouveau gouvernement Lecornu échappera-t-il à la censure ? Tout est dans les mains du PS, qui a fixé ses conditions

Par RTL info avec Christophe Giltay
La nouvelle est tombée aux alentours de 22 heures, ce dimanche. La France a un nouveau gouvernement, le quatrième en une seule année. Le Premier ministre avait promis un « mélange de société civile avec des profils expérimentés et de jeunes parlementaires ». Fort de ses 34 ministres, dont la plupart sont inconnus du grand public.

Dans le célèbre film de Visconti, le Guépard, le neveu du prince Salina, Tancrère, déclare : « Il faut que tout change pour que rien ne change. » Ce serait peut-être audacieux de comparer Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu, à Burt Lancaster et Alain Delon, mais il y a un peu du « Gattopardo » dans le gouvernement présenté hier soir.

Composé de patrons, de hauts fonctionnaires, de figures du monde associatif, mêlés à des élus dont personne n’a jamais entendu parler… On notera la présence de quelques survivants : Gérald Darmanin à la Justice, Rachida Dati à la Culture, Catherine Vautrin qui passe aux Armées, et Roland Lescure qui reste à l’Économie.

Parmi les arrivants, Laurent Nunez, le préfet de police de Paris qui remplacera le président des Républicains, Bruno Retailleau à l’Intérieur. Retailleau qui avait annoncé que son parti soutiendrait le gouvernement mais sans participation, a piqué une grosse colère quand il s’est rendu compte que 6 LR avaient obtenu des maroquins. Ils ont été immédiatement virés du parti.

Retailleau, tombeur de Lecornu 1, pourrait bien aussi avoir la peau de Lecornu 2. D’autant qu’hier lors d’une élection partielle, un candidat soutenu par Marine Le Pen a été élu dans le Tarn et Garonne avec le soutien de Retailleau.

Certains y voient les prémices d’un rapprochement entre la droite et l’extrême-droite dans la perspective des présidentielles. On n’en est pas encore là et l’actualité de Lecornu 2 va d’abord passer par sa déclaration de politique générale demain, et dans les 48 heures suivantes par le vote de la censure qui sera déposée par les insoumis de Jean Luc Mélenchon.

La seule chance de survie du Premier ministre, qui ne rassemble que 210 députés sur 577, serait que les 69 socialistes et quelques indépendants s’abstiennent. Mais le PS a placé la barre très haut : suspension de la réforme des retraites, création d‘une taxe sur les hauts revenus et augmentation immédiates du pouvoir d’achat. Trois mesures incompatibles avec le macronisme…

Pourtant s’il ne cède pas, Sébastien Lecornu, pourrait comme son saint patron, finir martyr, criblé de flèches. Pendant ce temps le Prince Macron se sera envolé pour l’Egypte où il participera au sommet international confirmant la libération des otages et le début du retrait israélien.

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