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« Plus c’était violent à l’écran, mieux ça marchait » : après la mort de Jean Pormanove, l’avocat de Safine dévoile les coulisses du « trash streaming »

Par RTL info
Alors que les conclusions de l’autopsie de Jean Pormanove écartent le lien avec une intervention d’un tiers, Me Tom Michel, l’avocat de Safine Hamadi, l’un des streamers mis en cause, s’exprime. Il décrit un monde de « trash streaming » où la violence est une performance.

L’affaire Jean Pormanove, alias « JP », met en lumière un phénomène peu connu du grand public : le « trash streaming ». Selon Me Tom Michel, avocat de Safine Hamadi, ce type de contenu se nourrissait de la violence pour générer de l’audience et des dons. Me Michel explique que, d’après ses clients, « plus c’était violent à l’écran, mieux ça marchait ». Les streamers auraient donc compris les attentes de leur public et mis en scène des violences pour capter l’attention.

L’avocat ajoute que la violence à l’écran était parfois « trafiquée » et ses effets « amplifiés » pour être plus spectaculaires. L’autopsie de Raphaël Graven (le vrai nom de Jean Pormanove) a d’ailleurs révélé l’absence de « lésions traumatiques tant au niveau interne qu’externe » et de « brûlures », confirmant ainsi le caractère potentiellement théâtral de certaines scènes diffusées ces dix derniers jours.

Consentement et « scriptage » : les zones d’ombre d’une relation complexe

La défense de Safine Hamadi soulève la question du consentement de la victime. Une position qui, selon son avocat, peut « choquer » le public. Me Tom Michel assure qu’il existe des éléments, qu’il ne peut pas divulguer en raison de sa déontologie, qui démontrent une organisation, un « scriptage » derrière les vidéos.

Une vraie relation d’amitié entre ces trois-là

Il précise que le « script » n’était pas toujours écrit, mais qu’il pouvait être oral. En janvier, après la révélation de premières vidéos par Mediapart, le parquet de Nice avait déjà ouvert une enquête pour « violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables ». Les trois hommes avaient alors affirmé, selon le procureur, que tout était « des mises en scène visant à faire le buzz pour gagner de l’argent ».

L’avocat de Safine Hamadi insiste sur la nature de la relation entre les protagonistes. Malgré les apparences, il y avait selon lui une « vraie relation d’amitié entre ces trois-là ». Il reconnaît que cette notion d’amitié peut paraître choquante au regard de certaines vidéos, mais il estime que l’enquête permettra de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette relation complexe entre trois personnes d’âges et de vécus différents.

Décès médical et responsabilités : la défense se précise

L’autopsie a révélé que la mort de Jean Pormanove n’était « pas en lien avec l’intervention d’un tiers » et que les causes probables sont « d’origine médicale et/ou toxicologique ». Ces conclusions sont en adéquation avec les témoignages de proches de Raphaël Graven, qui décrivaient une santé fragile et un mode de vie dégradé (une consommation massive de tabac et de sucreries).

L’avocat de Safine Hamadi réfute toute responsabilité médicale de son client : « On ne peut pas faire peser à Safine (Hamadi) et aux autres streamers une responsabilité presque quasi médicale sur un homme qui était, a priori, en bonne santé, de ce qu’on pouvait voir et qui n’avait pas de problématiques particulières, qui n’était pas suivi à leur connaissance et dont on les accuse ».

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