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De nombreuses personnes payaient pour voir le streamer Jean Pormanove subir des humiliations en direct sur la plateforme australienne Kick. Caroline Depuydt, psychiatre, était invitée du RTL info 19h. Elle a expliqué pourquoi cet intérêt pour des contenus aussi violents. « Il y a toujours eu une fascination morbide pour des scènes de violence », dit-elle. « Les accidents sur l’autoroute, les corridas ou les films d’horreurs. C’est probablement une façon d’essayer de réguler sa propre violence interne. »
Mais a-t-on passé un cap avec ce genre de contenu ? « On franchit une ligne rouge sans s’en rendre compte », explique la spécialiste. « C’est le spectacle de la violence, de la souffrance, et surtout de la cruauté qui est mise en scène. »
Des gens payaient pour voir ces directs
Comment expliquer qu’on puisse payer pour regarder ces directs ? « Des jeunes, des gens qui vont payer pour voir cette cruauté et donc avoir un rapport à cette violence et à cette souffrance qui, en fait, devient assez dévoyée », explique Caroline Depuydt.
Faut-il s’inquiéter de ce phénomène ? « Je crois qu’on a franchi un step », dit l’experte. « Ces jeunes, ces gens, vont s’habituer à voir de la souffrance. Ils seront désensibilisés, ça va devenir un automatisme pour eux. Or, notre empathie, elle se base justement sur le fait d’être dégoûtée, triste, écoeurée, inquiète de voir ce genre de choses. Mais si ça devient notre quotidien et notre norme, où va aller notre empathie ? Ca m’inquiète beaucoup de me dire qu’on va être dans une société qui sera, à un moment, sans empathie. »
