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Rebond surprise: pourquoi la cote de popularité de Macron repart-elle à la hausse?

Emmanuel Macron a réuni, ce mardi 11 mars à Paris, une trentaine de chefs d'état-major venus de toute l'Europe pour définir une stratégie de sortie de guerre en Ukraine. Il retrouve à cette occasion une stature internationale mais aussi nationale. En difficulté depuis plusieurs mois, le président français a repris la main en tant que chef des armées.

On dit souvent qu'on n'est jamais mort en politique, même si les comebacks sont rares. Qui aurait encore parié, il y a deux mois, le moindre fifrelin sur l'avenir politique d'Emmanuel Macron ? Et pourtant, depuis quelques jours, il a repris la main. Sa force, il la tient dans la Constitution de la Vème République, qui fait du président la clé de voûte des institutions. À ce titre, il est le chef des armées. Et ce n'est pas que symbolique, comme en Belgique pour le roi. Il est effectivement, à l'image du président des États-Unis, le commandant en chef.

Comme la France est le seul État européen à disposer d'une force nucléaire indépendante, car les Anglais sont sous la double clé des Américains, il fait tout pour prendre le leadership.

En une semaine, il a déjà organisé trois réunions à Paris, qui est en train de devenir, au détriment de Bruxelles, siège de l'Otan, la capitale de la défense européenne.

Une popularité renouvelée

Conséquence, sur le plan intérieur, il réapparaît en première ligne, et ça se sent déjà dans les sondages. Sa cote de popularité a repris 7 points en quelques jours, passant de 24 à 31%. 52% des Français ont approuvé son discours belliqueux du 5 mars, et 68% admettent qu'il va falloir faire un effort budgétaire pour renforcer la défense.

Ainsi, le ministre des Armées a annoncé que le budget militaire allait passer à 100 milliards par an, soit le double de ce qui était prévu. Maintenant, jusqu'où les Français seront-ils prêts au sacrifice ? Quand la Première ministre danoise propose de reculer l'âge de la pension à 70 ans pour financer sa défense, la France est toujours engluée dans sa réforme des retraites, et l'opposition réclame encore le retour à 62 ans plutôt que 64. L'occasion serait trop belle pour faire avaler la pilule au nom de la patrie en danger.

Sauf que les chars russes ne sont ni à Strasbourg ni à Sedan, et les Français ressentent moins la menace que les Polonais, les Pays baltes ou les Scandinaves. Emmanuel Macron va devoir faire preuve d'imagination pour trouver les milliards nécessaires, tout en conservant son renouveau de popularité.

Plutôt qu'un recul de l'âge de la retraite, on évoque dans l'entourage présidentiel un emprunt d'État qui pourrait même être obligatoire, du genre 'on va vous prendre des sous, mais ne vous inquiétez pas, on vous les rendra dans 5 ou 10 ans'. J'entends déjà la réponse : 'Eh oh, Général Manu, faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages'.

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