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Rebondissement dans l’affaire des enfants rasés de force dans un foyer à Paris : deux nouveaux cas ont été signalés

Par RTL info avec AFP
Deux nouveaux cas d’enfants tondus dans un foyer ont été signalés à Paris. La mairie saisit la justice.

« Ils étaient déshumanisés », selon leur mère : deux enfants d’une fratrie placés en foyer à Paris ont été tondus en juillet, a indiqué jeudi la mairie, qui a signalé à la justice ces faits après le vif émoi provoqué par une précédente affaire de garçon maltraité.

« La ville de Paris a fait un signalement au parquet mardi », a indiqué à l’AFP la mairie, confirmant une information de franceinfo, ajoutant qu’une magistrate « en a accusé réception dès le lendemain matin ».

Le parquet de Paris a confirmé jeudi avoir reçu ce signalement.

La Ville, qui s’occupe de 8.660 enfants confiés à la protection de l’enfance, a aussi convoqué « en début de semaine prochaine » l’ensemble des directeurs d’associations gérant ces foyers habilités par l’Aide sociale à l’enfance (ASE).

« On reçoit la famille cette semaine et en début de semaine prochaine », a-t-on ajouté de même source, pointant une « absence de volonté délibérée d’humiliation », contrairement à l’affaire, révélée récemment, d’enfant filmé en février alors que des employés d’un foyer éducatif lui rasaient le crâne.

Lola (prénom modifié), mère des deux garçons tondus en juillet, a décidé de porter plainte dans les prochaines semaines, parallèlement aux démarches de la mairie.

Ses enfants ont été placés le 2 juillet dans un foyer du 18e arrondissement, dans un contexte de séparation compliquée, a précisé son avocate, Me Rebecca Royer, qui a déploré une « violence grave ».

Quelques jours après, deux éducatrices du foyer contactent Lola pour lui dire que ses garçons « ont des poux, comme les autres enfants du foyer », et lui demandent si elles peuvent couper les cheveux de son fils aîné, alors âgé de quatre ans.

« Regards mortifiés »

Lola donne son accord, indiquant toutefois que son fils « n’aime pas qu’on coupe ses cheveux et plus généralement qu’on le touche ». Elle avait aussi glissé du shampoing anti-poux dans les affaires de ses enfants.

Lors d’une visite hebdomadaire à l’ASE en juillet, elle découvre, choquée, que les deux garçonnets ont le crâne rasé, sans qu’on ne l’ait prévenue pour le deuxième, âgé de trois ans.

« C’était horrible, ils ne me regardaient même pas ! », s’est-elle émue.

Lorsque ses enfants lèvent enfin les yeux vers elle, elle remarque leurs « regards mortifiés, choqués, déshumanisés : c’est ça, ils étaient déshumanisés », dénonce Lola, qui s’interroge sur « les conditions » dans lesquelles les éducateurs ont rasé les cheveux de ses fils.

La fondation OVE, qui gère ce foyer, s’est défendue de tout caractère humiliant et a annoncé avoir ouvert « une enquête interne ».

Les enfants sont arrivés avec « une forte infestation de poux » et, après un traitement, « la décision a été prise de procéder à une coupe de cheveux pour ces deux enfants, avec l’accord de leur mère », coupe faite « plus courte que prévu », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

« Nous regrettons que le résultat esthétique de la coupe n’ait pas convenu à la mère et nous restons mobilisés pour maintenir un dialogue constructif avec la famille », ajoute la fondation.

La ministre de la Santé et de la Famille, Stéphanie Rist, a indiqué avoir elle aussi effectué un signalement auprès du parquet de Paris et a confié une mission à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas).

« Ces actes constituent une atteinte grave et intolérable à la dignité et à l’intégrité des enfants », a dénoncé la ministre dans un communiqué.

Une autre affaire, révélée début décembre, a suscité une vive indignation.

Des employés d’un autre foyer accueillant des enfants placés par l’ASE dans le 13e arrondissement ont rasé la tête d’un garçon placé de huit ans en le filmant en février 2025, « à des fins d’humiliation », selon la mairie de Paris, qui avait là aussi saisi la justice.

Dans cette affaire, le parquet a ouvert une enquête pour violences volontaires sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité, suivie d’un dépôt de plainte de la mère de l’enfant.

« L’enquête administrative est toujours en cours », a confié jeudi la Ville, qui affirme qu’« un rapport définitif sortira fin janvier ».

« En attendant, des premières injonctions ont été mises en place, à commencer par une formation du personnel à l’obligation de signaler tout événement grave au procureur de la République », a ajouté la mairie.

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