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Le profil de Justin P., 16 ans, auteur présumé de l'attaque au couteau qui a eu lieu dans un collège-lycée privé de Nantes, qui a coûté la vie à une adolescente et fait trois blessés, se dessine petit à petit. Rapidement maîtrisé et interpellé par la police, l'adolescent a été hospitalisé après un examen psychiatrique.
Deux jours après le drame qui s'est produit au lycée de Notre-Dame-de-Toutes-Aides de Nantes, l'émotion est encore très forte. Pour beaucoup, rien ne laissait véritablement présager un passage à l'acte de la part de cet adolescent.
Aucun antécédent et un accompagnement
Le suspect est décrit comme une personne solitaire par ses camarades d'école et professeurs. "Il avait peu d'amis, voire pas du tout", a expliqué le procureur Antoine Leroy. Ses connaissances parlent d'un adolescent fragile et potentiellement dépressif, fasciné par Hitler. Une description que l'on pourrait qualifier, après coup, d'inquiétante, et pourtant, l'adolescent ne présentait aucun antécédent judiciaire ou scolaire notable.
Sa mère, avec qui il entretenait de bonnes relations, avait tenté de le sortir de cette solitude en l'emmenant à six reprises chez un psychologue.
Des idées extrêmes et un acte prémédité
Certains de ses camarades ont rapporté que Justin P. partageait des idées d’extrême droite, bien que cela reste à confirmer par les enquêteurs.
Avant l’attaque, il a envoyé à plusieurs camarades un manifeste de 13 pages intitulé "L’action immunitaire", dénonçant des thèmes tels que l’"écocide globalisé" et le "conditionnement social totalitaire". Ce texte, d’un niveau de rédaction inhabituel pour un jeune de son âge, a suscité des interrogations sur son auteur réel. Mais la diffusion de ce manifeste montre que l'acte de l'adolescent était prémédité.
Aucun élément déclencheur
Aucun élément extérieur, à part peut-être un manque de relation avec son père, ne semble expliquer son geste. Les premiers éléments d'enquête indiquent qu'il n'a pas fait l'objet d'un harcèlement quelconque.
"Il avait le sentiment qu'on le traitait parfois un peu différemment des autres", rapporte Antoine Leroy, procureur de la République de Nantes, "Nous ne sommes pas dans l'hypothèse d'un harcèlement". Il n'y a "absolument aucun mobile susceptible d'être évoqué (...) d'une façon certaine", a-t-il ajouté. "En l'état, il n'y a pas d'élément déclencheur qui permette de comprendre" cette violence, a ajouté le procureur de la République.
57 coups de couteau
Le jour de l’agression, le jeune homme s’est enfermé dans les toilettes avec une sacoche contenant deux couteaux. Avant de passer à l'acte, il s'est scarifié le front, a écrit des phrases sur le mur des toilettes et a envoyé son mail à 12h15.
C'est lors de son cours de mathématiques qu'il a attaqué la victime principale, une adolescente de 15 ans, lui infligeant 57 coups de couteau devant la classe. Il a ensuite blessé trois autres élèves avant d’être maîtrisé par un technicien informatique. La police est intervenue huit minutes après le début de l’attaque.
La jeune femme qu'il a tuée était une des seules personnes qu'il appréciait, selon le procureur de la République de Nantes, ce qui pourrait suggérer une querelle amoureuse. Un motif qui peut néanmoins tout à fait être écarté, a précisé Antoine Leroy.


















