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Dans une semaine jour pour jour, le 21 octobre au matin, Nicolas Sarkozy franchira les portes de la prison de la Santé à Paris. Il a appris ce lundi la date et les conditions de son incarcération. Contrairement à ce qui avait été annoncé, il ne sera pas enfermé dans le quartier des personnes dites « vulnérables », où sont enfermés les people et les politiques. En effet, pour des raisons de sécurité, l’ex-président sera mis à l’isolement total.
Mais comment s’est-il préparé à ce qu’on appelle le « choc carcéral » ? En 1997, Bernard Tapie, incarcéré à la Santé, à la suite de l’affaire OM-Valenciennes, s’était entraîné en se faisant enfermer dans sa cave. Ça ne l‘avait pas beaucoup aidé, car rien ne peut vraiment vous préparer à la prison.
Conseillé par ses proches
Patrick Balkany l’ancien maire de Levallois-Perret, y est quant à lui entré en 2019. Il a d’ailleurs donné quelques conseils à Nicolas Sarkozy : « Il faut se faire à manger soi-même le plus possible. J’étais dans un état de santé pas possible en sortant. Il n’y a aucun traitement VIP, contrairement à ce que l’on croit. C’est l’isolement total et la vie y est très difficile. »
Pour l’ami de jeunesse de l’ex-président, Frédéric Péchenard, ancien patron de la police nationale : « La prison, c’est vraiment dur. Surtout au début. Heureusement les livres sont autorisés, il aura la lecture. »
Soirée d’adieu
Mercredi dernier, l’ancien Président a réuni en soirée dans un pavillon du bois de Boulogne une centaine de ses anciens collaborateurs pour un « pot d’adieu ». Un de ses proches a confié au Figaro qu’il avait l’impression d’assister aux adieux de Napoléon à Fontainebleau le 20 avril 1814, avant de partir pour l’île d’Elbe…
Nicolas Sarkozy, lui, s’est comparé au Comte de Monte Cristo, et même à Alfred Dreyfus qui est passé brièvement par la prison de la Santé. Une prison qui a été construite en 1867, et où l’on guillotinait les condamnés à mort. Les derniers furent Buffet et Bontemps en 1972.
Un isolement total
En outre, il s’agit de la seule maison de détention située dans Paris intra-muros. Rénovée en 2019, elle accueille 800 prisonniers et dispose de 19 cellules dans le quartier dit « VIP », qui reçoit les détenus particulièrement vulnérables. Mais finalement Nicolas Sarkozy sera placé à l’isolement total pour des raisons de sécurité.
Il aura droit à deux parloirs de 45 minutes par semaine, ainsi qu’à deux promenades par jour dans une petite cour. Sa cellule de 9 m2 sera équipée d’un téléphone fixe, de plaques de cuisson, d’un frigo et d’une douche. Il sera aussi accompagné d’un gardien dans tous ses déplacements.
Cinq ans ou moins ?
Condamné à cinq ans, il devrait y rester beaucoup moins longtemps. En effet, légalement il pourra demander sa libération dès la première heure d’incarcération. Le parquet a cependant deux mois pour donner une réponse. Comme l’ancien président français est âgé de 70 ans et qu’il dispose de garanties de représentation, comme un domicile bien identifié, il pourrait sortir avec un bracelet électronique passé ce délai.
En attendant il a déclaré mercredi dernier : « Je ne demanderai aucun avantage. Quand il y a une croix à porter, il faut la porter jusqu’au bout. La fin de l’histoire n’est pas écrite… ». Visiblement il croit à sa résurrection.


















