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Adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne: "cette décision était une question de crédibilité", analyse cet expert

Ce jeudi, l'Union européenne a décidé d'ouvrir les négociations avec la Moldavie et l'Ukraine en vue d'une future adhésion. 

Une décision qui était "très attendue" analyse Eric Maurice, responsable de la fondation Robert Schuman. "C'est un signal politique très fort que l'Union européenne voulait donner à l'Ukraine. Le suspens était sur combien de temps Viktor Orban (le Premier ministre hongrois) allait résister à cette décision. La surprise est venue du timing puisque cela a été assez rapide et de la manière dont cela s'est fait puisqu'il est sorti de la pièce pour que ses collègues dirigeants européens puissent prendre la décision à l'unanimité."

"L'important pour l'UE et l'Ukraine était d'avoir ce message de soutien politique, de perspective européenne", ajoute l'expert. Ce message, il est "adressé à la Russie en premier lieu, mais aussi à la communauté internationale pour montrer que l'UE reste résolue dans son soutien à l'Ukraine et pour sortir le pays de la zone d'influence que Vladimir Poutine veut instaurer dans cette guerre".

"Cette décision était aussi une question de crédibilité pour l'Union européenne", assure-t-il. 

Cette décision étant prise, quelle est la suite des opérations ? Quand l'Ukraine fera-t-elle partie de l'Union ?

"Il faudra très longtemps", assure Eric Maurice. "La décision a été prise hier, maintenant il va falloir définir un cadre de négociation. Ensuite, il y a une trentaine de chapitres que chaque État candidat doit ouvrir et fermer : sur l'état de droit, la justice, l'économie, l'éducation... Tous les domaines de la législation européenne, ce qui représente 150.000 pages."

"Tout cela va prendre de nombreuses années d'autant plus que l'Ukraine est en situation de guerre. À la fin de ce processus, s'il y a toujours des territoires occupés, se posera la question de comment peut-on intégrer un état en guerre dans l'Union européenne ? Mais on parle de plusieurs années, voir d'une décennie." La guerre a le temps de se terminer d'ici-là.

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