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Après les 90 jours de pause annoncés, quels pays et secteurs seront taxés par Donald Trump?

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a relancé sa politique protectionniste, avec une salve de droits de douane ciblant en priorité la Chine, mais pas seulement. Plusieurs pays et secteurs clés sont dans le viseur.

Depuis le 20 janvier, date de son retour à la présidence, Donald Trump a fait de la Chine sa cible numéro un sur le plan commercial. À l’origine de cette offensive : le rôle présumé de Pékin dans la production de fentanyl, un opioïde responsable d’une grave crise sanitaire aux États-Unis.

Washington a ainsi imposé des droits de douane successifs : 10 %, puis 20 %, avant de grimper à 34 % la semaine dernière. La Chine a riposté à hauteur équivalente.

En réponse, Donald Trump a encore surenchéri, ajoutant 50 % supplémentaires, portant la surtaxe totale à 104 %. Pékin a alors annoncé une nouvelle hausse de 84 %, provoquant une nouvelle réaction américaine : une surtaxe de 125 % sur les produits chinois, désormais en vigueur depuis mercredi.

Le reste du monde dans la ligne de mire

Parallèlement à ce bras de fer sino-américain, une surtaxe de 10 % est désormais appliquée à l’ensemble des importations entrant aux États-Unis. Des hausses supplémentaires étaient prévues pour plusieurs dizaines de pays, notamment ceux de l’Union européenne. Toutefois, Donald Trump a temporairement reculé, annonçant un sursis de 90 jours.

Même en l’absence de surtaxes plus lourdes, cette hausse de 10 % reste significative : les produits européens n’étaient auparavant taxés qu’à hauteur de 3 % en moyenne.

En 2023, plus de 87 % des importations américaines étaient soumises à une taxation inférieure à 10 %, selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Canada et Mexique : premières victimes, puis répit temporaire

Avant de cibler la Chine, l’administration Trump s’en est prise au Canada et au Mexique, également accusés de ne pas assez lutter contre le trafic de fentanyl.

Malgré l’accord de libre-échange ACEUM (ancien ALENA), des droits de douane de 25 % ont été imposés sur les produits en provenance de ces deux voisins, et 10 % sur les produits énergétiques canadiens.

Le Canada a répliqué, tandis que le Mexique a choisi la prudence. Un répit a été accordé récemment : Donald Trump a suspendu temporairement ces droits de douane sur les échanges relevant de l’ACEUM, qui couvrent près de la moitié du commerce entre les trois pays.

Acier, aluminium, automobile : des secteurs sous haute tension

Au-delà des pays ciblés, certaines industries sont spécifiquement visées. C’est notamment le cas de l’acier et de l’aluminium : depuis la mi-mars, une taxe de 25 % frappe ces importations, touchant principalement le Canada, mais aussi le Japon, l’Australie et l’Union européenne.

Les voitures importées subissent également une taxation de 25 %, dans l’objectif de relocaliser la production automobile aux États-Unis. Les constructeurs japonais, coréens, allemands, ainsi que les chaînes d'approvisionnement nord-américaines, sont directement concernés.

Le Canada et le Mexique, malgré l’ACEUM, n’y échappent pas totalement, même si des exemptions restent possibles.

D’autres secteurs dans le viseur

Donald Trump ne cache pas son intention d’étendre cette stratégie à d'autres domaines. Le bois de construction, les produits pharmaceutiques et les semiconducteurs pourraient être les prochaines cibles. Là encore, le Canada serait en première ligne.

Avec cette nouvelle salve de mesures, le président américain entend non seulement rééquilibrer la balance commerciale, mais aussi forcer les entreprises à réinvestir sur le sol américain. Une stratégie offensive, aux conséquences déjà palpables sur les échanges mondiaux.

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