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Cessez-le-feu à Gaza : Israël attend avec « émotion » le retour des otages, le Hamas exige la libération de chefs palestiniens

Par RTL info avec AFP
Israël se préparait ce dimanche au retour des otages retenus dans la bande de Gaza, que le Hamas s’est engagé à commencer à libérer lundi matin, juste avant un sommet international sur l’avenir du territoire palestinien qui se réunira en Egypte autour de Donald Trump. Ces développements font suite à l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur vendredi.

Le Hamas et ses alliés ont «terminé les préparatifs» en vue de la libération des otages vivants, prévue lundi, mais le mouvement islamiste continue d’exiger la libération de chefs palestiniens par Israël dans le cadre de l’échange, ont indiqué ce dimanche deux sources proches de négociations et du Hamas. «Le Hamas insiste pour que la liste finale [des détenus que relâchera Israël] inclue les sept grands leaders, notamment Marwan Barghouthi, Ahmed Saadat, Ibrahim Hamed et Abbas al-Sayed», a déclaré une de ces sources.

Le Hamas doit libérer d’ici lundi midi les 47 otages (vivants ou morts) restants à Gaza qui avaient été enlevés le 7-Octobre, ainsi que la dépouille d’un soldat tué en 2014 lors d’une précédente guerre à Gaza. Parmi les otages retenus depuis le 7 octobre, 20 seraient encore en vie.

Nous nous attendons que nos 20 otages vivants soient libérés ensemble

La libération des otages débutera « tôt lundi matin », a affirmé Shosh Bedrosian, porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Nous nous attendons que nos 20 otages vivants soient libérés ensemble [et remis tous] en même temps à la Croix-Rouge et transportés dans six à huit véhicules », a déclaré Mme Bedrosian lors d’un point de presse.

En échange, Israël doit libérer 250 Palestiniens détenus pour des « raisons de sécurité », dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le début de la guerre.

« Sommet pour la paix » sans le Hamas ni Israël

Les présidents égyptien Abdel Fattah al-Sissi et américain Donald Trump présideront lundi après-midi à Charm el-Cheikh un « sommet pour la paix » à Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

« Le sommet vise à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, à renforcer les efforts pour instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient, et à ouvrir une nouvelle page de sécurité et de stabilité régionale », selon la présidence égyptienne.

Parmi les participants annoncés figurent le roi Abdallah II de Jordanie, le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président du Conseil de l’Union européenne Antonio Costa.

Israel ne participera pas au sommet, a-t-on appris ce dimanche de source officielle. « Aucun responsable israélien ne participera », a déclaré à l’AFP Shosh Bedrosian, porte-parole du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Le Hamas a également annoncé qu’il ne serait pas présent.

Le Hamas renonce au contrôle de la bande de Gaza

Selon une source du Hamas, le mouvement islamiste palestinien a renoncé à participer à la gouvernance future de Gaza, où il s’était emparé du pouvoir en 2007. « Le Hamas ne participera pas du tout à la phase de transition, ce qui signifie qu’il a renoncé au contrôle de la bande de Gaza, mais il reste un élément fondamental de la société palestinienne », a déclaré cette source à l’AFP.

En revanche, la direction du Hamas semble unanime à rejeter le désarmement du mouvement, considéré comme terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne notamment, un autre point essentiel du plan américain.

« La remise des armes proposée est hors de question », a affirmé à l’AFP un responsable du Hamas sous couvert de l’anonymat.

Un haut responsable du mouvement, Hosssam Badran, a mis en garde contre des négociations « difficiles » pour la prochaine phase du plan Trump, qui prévoit, outre le désarmement du Hamas, l’exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien de Gaza.

Des centaines de milliers de déplacés se sont mis en route aux premières heures du cessez-le-feu vers le nord de la bande de Gaza, cible principale de la dernière phase de l’offensive israélienne, pour ne retrouver souvent que des ruines. Environ 500.000 personnes, selon la Défense civile, étaient rentrées samedi dans le nord.

J’étais debout devant ces ruines et je me suis mise à pleurer

« J’étais debout devant ces ruines et je me suis mise à pleurer, tous les souvenirs ont été réduits en poussière », a raconté à l’AFP Raja Salmi, une femme de retour à Gaza-ville qui a retrouvé son immeuble en ruines.

Dans la nuit de samedi à dimanche, des dizaines de camions chargés de nourriture, de carburant et de fournitures médicales ont franchi le passage frontière de Rafah, du côté égyptien, dans l’attente de pouvoir pénétrer dans la bande de Gaza.

L’attente en Israël

En Israël, le compte à rebours se poursuit avant le retour des otages, entre euphorie et inquiétude. Benjamin Netanyahu a déclaré ce dimanche que le pays était prêt à accueillir « immédiatement » les otages.

« Mon émotion est immense, il n’y a pas de mots pour la décrire, et avec moi, avec nous, avec tout Israël qui veut les otages à la maison et attend de les voir tous revenir », a lancé samedi devant une foule réunie à Tel-Aviv Einav Zangauker, mère de l’otage Matan Zangauker, 25 ans.

Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a annoncé dimanche que l’armée israélienne allait détruire, après la libération des otages, tous les tunnels du Hamas à Gaza, dans le cadre du « mécanisme international (…) sous la supervision des États-Unis ».

Le Hamas dispose d’un réseau de tunnels sous la bande de Gaza, notamment utilisé par sa branche armée. Israël a affirmé en avoir détruit de nombreux depuis le début de la guerre.

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