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Donald Trump donne 100 jours à un ancien général de 80 ans pour mettre fin à la guerre en Ukraine: l'Europe a-t-elle encore un rôle à jouer?

Après son investiture, Donald Trump continue de prendre des décisions spectaculaires. Ce mercredi, il a donné 100 jours à son émissaire, l'ancien général Keith Kellogg, pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Ce général de 80 ans a des idées bien arrêtées sur le conflit et ses options ne seront pas forcément favorables à l'Ukraine. Dans cette initiative diplomatique, l'Europe a-t-elle encore un rôle à jouer?

Durant sa campagne, à l'époque où il annonçait encore qu'il arrêterait la guerre en 24 heures, Donald Trump avait décrit sa méthode: "Je dirais à Zelensky, ça suffit, tu dois conclure un marché. Et je dirais à Poutine, si tu ne conclus pas d'accord, nous allons donner beaucoup à l'Ukraine, plus que ce qu'ils n'ont jamais reçu". 

Aujourd'hui, il a allongé les délais, mais en gros, sa stratégie reste la même. Contraindre les Ukrainiens à accepter un accord, quitte à perdre des territoires, mais aussi convaincre Poutine qu'il faut cesser le combat et se contenter de la situation actuelle au risque de subir de nouvelles sanctions économiques. Il n'est pas sûr que le président russe se laisse impressionner, d'autant qu'en dépit d'une inflation très forte en Russie, il a réussi à sauver son économie en se tournant vers la Chine.

Pour autant, lors de son message de félicitations à Donald Trump, il a dit être ouvert au dialogue et chercher une paix durable, plutôt qu'une brève trêve. Pour tordre le bras à Zelensky, Trump a suspendu les aides à l'Ukraine, mais seulement pour trois mois. Le temps donc pour son émissaire de tenter de mettre son plan à exécution. Ce vétéran de la guerre du Vietnam l'a déjà détaillé, fixer le front actuel comme une ligne de démarcation et donc reconnaître de facto les conquêtes territoriales russes, repousser l'adhésion à l'OTAN de l'Ukraine de 20 ans en échange de solides garanties de sécurité américaines. Quant aux Européens, ils seraient sollicités pour garantir le cessez-le-feu.

On est aux antipodes des conditions du président Zelensky qui réclame le retrait de la Russie de tous les territoires occupés, l'indemnisation pour les dégâts et la traduction des criminels de guerre en justice. Le président ukrainien, présent au forum de Davos, a demandé une force de maintien de la paix européenne d'au moins 200 000 hommes. Mais je pense qu'il l'imagine plutôt sur la frontière internationale que sur la ligne de front.

La ministre allemande des Affaires étrangères a déjà dit que son pays était prêt à fournir des troupes. Quant à la France, on attend sa réponse, mais Emmanuel Macron avait proposé autrefois qu'il faudrait peut-être un jour aller sur le terrain. Ce serait l'occasion. Une chose est sûre, si l'Europe aura peut-être un rôle d'interposition, le sort de cette guerre va se jouer à Washington et à Moscou, pas à Bruxelles.

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