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"Elles courent constamment le risque de mourir": à Gaza, des femmes sont évacuées des hôpitaux juste après leur accouchement

Le blocus imposé à Gaza et les attaques contre les infrastructures de santé ont gravement compromis l'accès aux soins des femmes enceintes et de leurs nouveau-nés, alerte Human Rights Watch dans un rapport publié ce mardi. Selon cette organisation non gouvernementale, la situation met leur vie en danger de manière évitable.

Human Rights Watch (HRW) tire la sonnette d'alarme sur les conséquences du blocus israélien et des violences sur le système de santé à Gaza. Selon l'organisation, les femmes enceintes vivent une grossesse "sans bénéficier des soins de santé de base" depuis le début du conflit, déclare Belkis Wille, directrice adjointe de la division Crises, conflits et armes à HRW. "Elles et leurs nouveau-nés courent constamment le risque de mourir, un risque évitable."

La qualité des soins dans les hôpitaux restants à Gaza s'est considérablement dégradée. Des femmes sont parfois contraintes de quitter les établissements quelques heures seulement après avoir accouché.

"J'étais épuisée, je ne pouvais pas marcher"

Le rapport de HRW rapporte le cas d'une femme de 31 ans qui, après avoir donné naissance à une petite fille à deux heures du matin, a dû quitter l'hôpital avec son mari et leurs trois autres enfants dès 6 heures. "J'étais épuisée, je ne pouvais pas marcher", témoigne-t-elle. "Je tenais mon bébé dans les bras. Mon mari, nos trois autres enfants et moi avons cherché un chauffeur. Cela a pris des heures."

Quelques jours plus tard, cette famille a dû évacuer Rafah pour Khan Younès, où elle a été contrainte de vivre sous tente. Le nouveau-né a contracté une diarrhée, une condition particulièrement dangereuse pour les nourrissons dans un contexte de crise sanitaire.

Les hôpitaux de Gaza, en plus d’être surpeuplés et insalubres, souffrent de pénuries aiguës de médicaments, de vaccins et d’autres produits de santé essentiels. En janvier dernier, seulement 7 des 18 hôpitaux encore partiellement fonctionnels à Gaza, ainsi que quatre hôpitaux de campagne et un centre de santé communautaire, étaient en mesure de fournir des soins obstétriques et néonatals d’urgence.

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