Partager:
La section française de l'Observatoire international des prisons (OIP) lance jeudi une campagne d'appels aux dons alors qu'elle rencontre des difficultés financières susceptibles selon elle "de réduire considérablement sa capacité d'intervention".
Des personnalités telles que la comédienne Ariane Ascaride ou les écrivains Annie Ernaux, Laurent Binet et Eric Vuillard vont apporter leur soutien à l'association durant cette campagne menée sur les réseaux sociaux.
Dans un contexte de baisse générale des subventions aux associations, l'OIP "n'est pas épargné", dit à l'AFP son directeur Jean-Claude Mas. Et "dans le rapport de force, de surenchère sur la sécurité, des politiques ne sont pas forcément enclins à soutenir notre association", relève-t-il.
La section française de l'OIP, créée en 1996 à Paris, compte onze salariés et quelque 120 bénévoles. Elle se veut une vigie des conditions carcérales et alerte régulièrement sur les dysfonctionnements.
L'OIP "porte une mission d'intérêt général dans un endroit où les questions de la dignité et du respect du droit humain" se posent particulièrement, estime son directeur.
"Nos dépenses n'ont pas bougé depuis 10 ans" mais pour préserver notre travail d'enquête, de plaidoyer, d'action au droit et de sensibilisation au public", l'association a besoin d'argent "dans les prochaines semaines" pour "retrouver l'équilibre" pour 2024 et "renflouer" ses réserves.
L'OIP indique avoir perdu 67% de ses subventions publiques en dix ans. Les aides de l'État et des collectivités territoriales, qui comptaient en 2014 pour plus de la moitié de ses ressources, en représentent aujourd'hui moins de 20%.
"Le paradoxe, c'est l'asymétrie avec la situation actuelle en milieu carcéral qui est catastrophique, avec une surpopulation en hausse", souligne M. Mas.
Le nombre de détenus en France a atteint un nouveau record au 1er février, avec 76.258 personnes incarcérées, soit 3.964 de plus que l'année précédente (+5,5%).
C'est le chiffre de détenus le plus élevé jamais enregistré, selon les statistiques de l'administration pénitentiaire, avec une très forte augmentation de personnes contraintes de dormir sur un matelas.