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"Je ne sais pas ce que sera ma vie maintenant": Margelis, candidate à l'asile, en larmes après l'entrée en fonction de Trump

Une migrante colombienne s'effondre à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, tandis que Donald Trump signe ses premiers décrets anti-immigration. Un tournant marqué par la suspension d'une application dédiée aux demandeurs d'asile et des annonces controversées.

Margelis Tinoco, une migrante colombienne qui vivait au Venezuela, a éclaté en sanglots à Ciudad Juarez après l’annulation de son rendez-vous pour une demande d’asile. Ce rendez-vous était initialement prévu le jour de l'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis.

"Qu'il ait de la compassion et nous laisse traverser… parce que nous souffrons", a déclaré Margelis Tinoco, évoquant les six mois de périple qu'elle a endurés avec sa famille. Quelques minutes après la cérémonie d’investiture, l’application CBP One, introduite sous l’administration de Joe Biden pour simplifier les démarches des migrants, est tombée hors ligne, ajoutant à l’incertitude.

Des mesures radicales dès le premier jour

Donald Trump n’a pas tardé à imposer son empreinte. Lors de son discours d’investiture, il a annoncé l’instauration d’un état d’urgence à la frontière sud. Le président républicain a également promis le déploiement de l’armée américaine pour surveiller cette zone et le renvoi massif d’immigrés en situation irrégulière.

"Je vais déclarer l’urgence nationale à notre frontière sud. Toutes les entrées illégales seront immédiatement stoppées et nous commencerons à renvoyer des millions d’étrangers criminels là d’où ils viennent", a-t-il affirmé.

Parmi les premières décisions du milliardaire figurent la reprise de la construction du mur frontalier, l’application de la doctrine controversée "Restez au Mexique", et des décrets visant à s’attaquer au droit d’asile et au droit du sol.

Des décrets vivement contestés

Le droit du sol, garanti par le 14e amendement de la Constitution américaine, est dans le collimateur de la nouvelle administration. Selon Anna Kelly, porte-parole adjointe de la Maison Blanche, les décrets envisagent de limiter la citoyenneté automatique pour les enfants nés de parents en situation irrégulière.

Ces annonces risquent de provoquer une série de batailles juridiques. "Le 14e amendement stipule clairement que le droit du sol est la loi du pays", rappelle Aaron Reichlin-Melnick, expert en immigration. Plusieurs États, comme la Californie, ont déjà alloué des budgets spécifiques pour contrer ces mesures devant les tribunaux.

La politique migratoire de Donald Trump, décriée par de nombreuses organisations humanitaires et leaders internationaux, pourrait avoir des conséquences imprévues. Certains experts craignent une augmentation des traversées irrégulières à mesure que les voies légales se referment.

Dimanche, le pape François a critiqué les intentions de Donald Trump, les qualifiant de "calamité" pour les plus démunis. Alors que des milliers de migrants, comme Margelis Tinoco, espéraient un nouveau départ, les premières décisions de la présidence Trump annoncent une période d’incertitude et de tension accrue à la frontière.

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