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Le réalisateur iranien rénommé Jafar Panahi, emprisonné depuis près de sept mois en Iran, a été libéré sous caution vendredi, a annoncé l'ONG Centre pour les droits humains en Iran (CHRI, basée à New York).
Panahi, dont les films ont été primés dans plusieurs festivals de cinéma européens, a été libéré "deux jours après avoir entamé une grève de la faim", selon le CHRI, tandis que le journal iranien Shargh a publié une photo de Panahi étreignant un de ses soutiens à sa sortie de la prison d'Evin de Teheran.
"C'est extraordinaire, un soulagement, une joie totale", a réagi la productrice française Michèle Halberstadt, qui distribue ses films.
"Son prochain combat est de faire reconnaître officiellement l'annulation de sa peine. Il est dehors, il est libre, c'est déjà formidable", a-t-elle ajouté pour l'AFP.
Jafar Panahi, 62 ans, a été arrêté en juillet avant même le début de la vague d'actions de protestation qui secoue le régime iranien depuis le mois de septembre. Il devait purger une peine de six ans de prison prononcée en 2010 pour "propagande contre le système".
Dans une déclaration publiée par sa femme jeudi, le réalisateur avait annoncé qu'il était entré en grève de la faim le 1er février pour protester contre ses conditions de détention.
"Je resterai dans cet état jusqu'à ce que, peut-être, mon corps sans vie soit libéré de prison", avait-il averti.
Le festival de Cannes et deux collectifs de cinéastes français avaient appelé à sa libération.
Jafar Panahi a gagné un Lion d'or à la Mostra de Venise en 2000 pour son film "Le Cercle". En 2015, il a été récompensé d'un Ours d'or à Berlin pour "Taxi Téhéran" et, en 2018, il a remporté le prix du meilleur scénario pour "Trois Visages" au Festival de Cannes.
Le dernier film de Jafar Panahi, "Aucun Ours", qui, comme la plupart de ses œuvres récentes, le met directement en scène, avait été projeté en 2022 à la Mostra de Venise alors qu'il était déjà emprisonné. Il avait remporté le prix spécial du jury.