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La Turquie est aujourd’hui un pays musulman, mais les territoires qui la composent ont été pendant des siècles au cœur du christianisme. Les choses ont changé en 1453 quand les Turcs ont pris Constantinople, la capitale de l’empire Byzantin. Pourtant aujourd’hui encore, Constantinople qu’on appelle désormais Istanbul est toujours le siège du patriarcat œcuménique orthodoxe.
Le pape Léon y célébrera d’ailleurs une Messe aux côtés du patriarche Bartholomée 1er, le chef symbolique de l’Église orthodoxe. Orthodoxes et catholiques se sont séparés en 1054 pour des raisons politiques et théologiques. Les choses ont donc changé depuis 1965 et la rencontre entre Paul VI et le patriarche Athenagoras.
Rapprochement
Depuis, les deux églises se rapprochent, mais aujourd’hui c’est Moscou et son patriarche Kyrill qui pose problème… Je vous épargne ces querelles byzantines. Léon XIV va donc fêter le 1.700ème anniversaire du concile de Nicée en 325.
Ce concile, le premier de l’Histoire, avait pour but de combattre l’arianisme, une théorie très répandue à l’époque, qui niait la nature divine du Christ. Il aboutira à la rédaction du Credo, une prière partagée aujourd’hui encore par les catholiques, les orthodoxes et de nombreux protestants. Elle affirme que le fils est de la même nature que le père. Il s’agit d’un des fondements de la foi chrétienne.
Mais le voyage de Léon XIV n’est pas que théologique, il est également politique.
Visite politique
Ce jeudi à Ankara la capitale de la Turquie moderne, il a prononcé son premier discours diplomatique à l’étranger. S’exprimant en anglais, il s’est dit heureux d’effectuer son premier voyage sur « une terre indissociablement liée aux origines du christianisme ». Il a souligné le rôle de « pont » de la Turquie, de « carrefour de cultures et de religions », et a lancé un appel à la paix et au dialogue. « Plus que jamais », a-t-il dit, « nous avons besoin de personnalités qui favorisent le dialogue » au moment où le monde « traverse une phase fortement conflictuelle ».
En voyant hier les images de Léon XIV passant en revue droit comme un i, presque martial la garde présidentielle turque. Je me suis dit qu’il y avait un nouvel acteur dans le concert des nations.
En arrière-plan il y a bien sûr le sort des chrétiens d’Orient, victimes de la montée du djihadisme. Ainsi en Syrie 80 % de chrétiens ont fui le pays ces dix dernières années. Le Pape y reviendra bien sûr lors de son passage au Liban dimanche. Ce n’est qu’un début…

















