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Dimanche, le pape Léon XIV s’installera pour quelques semaines de vacances dans sa résidence d’été de Castel Gandolfo, à l’écart de la chaleur étouffante de Rome. C’est le retour d’une tradition abandonnée par le pape François, qui n’aimait ni les palais, ni les vacances. Un signe de plus de l’évolution que souhaite imprimer le nouveau souverain pontife. Les soixante premiers jours de son pontificat se caractérisent par un style sobre, beaucoup plus classique que celui de son prédécesseur.
Le ton avait été donné dès le soir de son élection. Lorsqu’il est apparu sur la loggia de Saint-Pierre, Léon XIV portait la mozette rouge – cette courte cape – et une étole ancienne brodée d’or, la même que tous ses prédécesseurs depuis Jean XXIII.
Sauf François. En 2013, ce dernier avait refusé ces ornements en déclarant, dit-on : « Je ne m’en servirai pas. Le carnaval est terminé. » Avec Léon, il ne s’agit pas d’un retour au carnaval, mais bien à la tradition. Il distingue tenue de cérémonie et tenue de ville, arborant au quotidien la soutane blanche, comme François.

Autre retour à la normale : ce séjour à Castel Gandolfo, du 6 au 20 juillet, puis de nouveau quelques jours en août. Un domaine exceptionnel, construit à la Renaissance sur les ruines de la villa de l’empereur Domitien, au bord du lac d’Albano. Castel Gandolfo bénéficie de l’extraterritorialité et s’étend sur 55 hectares, soit plus que la cité du Vatican (44 hectares).
Il abrite une piscine creusée sous Jean-Paul II, ainsi qu’une ferme qui ravitaille le Saint-Siège en viandes, fruits et légumes. C’est aussi un lieu de pouvoir : plusieurs papes y ont rédigé des encycliques, reçu des chefs d’État, et Pie XII y avait accueilli des centaines de réfugiés pendant les bombardements de Rome, lors de la Seconde Guerre mondiale.
Réinvestir le palais apostolique ?
Reste une question : Léon XIV réinvestira-t-il les appartements pontificaux du palais apostolique ? Il n’a pas encore fait part de ses intentions, mais des travaux de rafraîchissement y ont débuté. Il est donc probable qu’il quitte la résidence Sainte-Marthe, où l’on croisait souvent le pape argentin à la cantine, échangeant avec les uns et les autres dans une atmosphère détendue. Un style bien différent de celui de l’ex-cardinal Prévost : maîtrisé, réservé, discret, voire timide.
Un signe qui ne trompe pas : Léon XIV a déjà prononcé 36 discours, 14 homélies et 7 audiences générales, sans jamais sortir de son texte – là où François excellait dans l’improvisation. Lors de sa première interview à la télévision italienne, le 19 juin, il a peu dévoilé, sinon qu’il s’informait : « J’essaie de suivre ce qui se passe dans tant d’endroits dans le monde », sans annonce programmatique notable. Quant aux nominations à la Curie, il a pour l’instant prolongé l’ensemble des responsables en place, dont le secrétaire d’État Pietro Parolin.
Sa devise officielle : In Illo Uno Unum – « Un en Celui qui est Un ». Mais au quotidien, ce serait plutôt : « Qui va piano va sano. »

















