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L'opposition polonaise signe un accord de coalition et se dit "prête à gouverner"

Les partis de l'opposition libérale, du centre et de gauche polonaise ont signé, vendredi, un accord de coalition qui doit servir de "feuille de route" pour l'alliance si elle arrive au pouvoir.

"Nous voulons vraiment que les Polonaises et les Polonais qui sont allés voter avec tant d'espoir puissent voir que, désormais, nous sommes prêts à prendre la responsabilité de notre pays et pour les années à venir", a déclaré Donald Tusk, chef de file de l'opposition pro-européenne, vainqueur des élections législatives.

Tusk, le leader du bloc de l'opposition libérale Coalition Civique, s'est exprimé aux côtés de ses homologues de la coalition centriste Troisième Voix et de la gauche.

"Quand je vous regarde, vous me faites penser aux Avengers avec leurs super-pouvoirs" a ironisé le co-leader de la gauche Robert Biedron, faisant référence aux héros de cette bande dessinée.

Alors que le camp conservateur au pouvoir a remporté le plus grand nombre de sièges aux élections législatives d'octobre, il n'est pas en mesure de former une majorité.

La Coalition Civique est arrivée deuxième mais l'alliance des oppositions a remporté une majorité de 248 sièges sur les 460 que compte la chambre basse du Parlement.

Les leaders de l'alliance ont conjointement appelé le président Andrzej Duda à nommer Donald Tusk Premier Ministre.

Le chef de l'Etat a cependant choisi de confier la mission de former un gouvernement à ses alliés du parti au pouvoir Droit et justice (PiS).

Ce lundi, Andrzej Duda a confié cette tâche à l'actuel Premier Ministre Mateusz Morawiecki.

Les contours d'une alliance autour du PiS semblent flous car le parti, qui a remporté 194 sièges, ne dispose pas, d'après les observateurs, de partenaires de coalition fiable.

- "Dépasser les divisions" -

Tusk, ancien premier ministre et chef du Conseil de l'Europe, a accusé Duda de "jouer la montre" en choisissant Morawiecki.

Il a également confié lundi que cette décision présidentielle "ne va rien changer", sous-entendant qu'il finirait par devenir le chef du gouvernement.

Wlodzimierz Czarzasty, un autre co-leader de la gauche présent à la signature, a décrit l'accord de coalition comme un "compromis" tout en estimant que le plus important était de "dépasser les divisions".

"Le plus important maintenant c'est...de construire une Pologne tolérante, ouverte, bâtie sur l'état de droit, responsable. Une Pologne avec une place importante au sein de l'Union Européenne," a-t-il déclaré aux journalistes.

Les relations de la Pologne avec les institutions européennes se sont sévèrement détériorées depuis l'arrivée au pouvoir du PiS, en raison de ce qui est perçu à Bruxelles comme un recul des normes démocratiques à Varsovie.

Bruxelles a bloqué l'accès de la Pologne à 35 milliards d'euros de fonds européens en raison d'une impasse sur les réformes judiciaires.

Pendant la campagne électorale, Tusk a promis de reconstruire de bonnes relations avec l'UE et de débloquer les fonds.

Le mois dernier, il a rencontré la présidente de la Commission européenne Ursula Van der Leyen pour évoquer le problème.

L'accord de coalition signé vendredi présentait la position des alliées sur de nombreuses questions brûlantes telles que la séparation de l’Église et de l’État ou l'avortement.

Le texte stipule notamment que l'alliance veut révoquer le verdict de la Cour constitutionnelle de 2020, qui avait durci une loi déjà restrictive sur l'avortement.

Le nouveau Parlement siègera pour la première fois le 13 novembre.

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