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En 2008 avec l’élection du démocrate Barack Obama, le premier président afro américain, le monde a voulu croire que les États Unis étaient entrés dans une nouvelle ère qui marquait l’apothéose des années 60, symbolisée par John Fitzgerald Kennedy et les luttes pour les droits civiques de Martin Luther King.
Pourtant, une autre Amérique s’était déjà manifestée avec Ronald Reagan, entre 1980 et 1988. Une Amérique de rupture. Certains Républicains accédaient au pouvoir comme : Nixon, les Bush, père et fils, mais ils étaient issus du sérail. Comme disait Nixon : « L’un des attributs de notre système politique est d’avoir évité des mouvements brusques d’un extrême à l’autre. » Et puis Donald vint. En 2016 déjà ce fut un président surprise, donné largement vaincu dans les sondages mais victorieux, grâce au système des grands électeurs. Hillary Clinton avait capitalisé 2,9 millions de voix de plus que Donald Trump. Mais dans ce pays fédéral, ce n’est pas le score national qui l’emporte, et Trump avait su faire basculer quelques Etats autrefois démocrates.
Un puissant slogan
Ce premier Trump était un novice en politique, il a multiplié les maladresses, et en 2020, il fut battu par l’ancien vice -président de Barack Obama, Joe Biden. Furieux il a initié un quasi putsch le 6 janvier 2021 pour empêcher l’investiture de son successeur. L’invasion du Capitole par ses fidèles aurait dû le discréditer à jamais. Il n’en fut rien. Quatre ans plus tard il se présentait de nouveau à la présidentielle affrontant la vice-présidente démocrate Kamala Harris. Là encore, les Européens ont voulu croire que la raison l’emporterait sur les outrances, mais c’était peine perdue. Ce qui intéresse les Américains, ce n’est pas le réchauffement climatique, ni la guerre en Ukraine. C’est leur sort personnel, le pouvoir d’achat, la sécurité, leur mode de vie.
Le slogan « Make America Great Again » l’a emporté sur les discours élaborés de la candidate démocrates en faveur des femmes et des immigrés. L’ampleur de la victoire de Trump a surpris les élites européennes, habituées à fréquenter New York, et San Francisco. Or le pays profond, est à mille lieues de la patinoire du « Rockefeller Center » que nous admirons dans les séries de Noël. Nous nous sommes réveillés avec un Trump décomplexé qui nous traite comme des vassaux menace de nous écraser sous les droits de douane, et de nous abandonner en cas de guerre. Nous avons le choix courber l’échine, ou faire face.
