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"Atteinte à l'humanité", "effroi" et "horreur": des députés sous le choc ont témoigné mardi après la diffusion à l'Assemblée nationale d'un film compilé par les autorités israéliennes montrant les massacres commis par des commandos du Hamas le 7 octobre dernier.
"Je crois que ceux qui ont vu cette vidéo ne pourront plus, pendant un long moment, dormir en paix", a confié le député Renaissance Mathieu Lefèvre, décrivant les faits relatés dans ce film d'une quarantaine de minutes comme "une atteinte à l'humanité toute entière".
M. Lefèvre était à l'initiative de cette projection, proposée aux membres du groupe d'amitié France-Israël de l'Assemblée nationale qu'il préside, à huis-clos, sans téléphones ni collaborateurs.
Le film, déjà présenté devant des journalistes ou diplomates en Israël et dans d'autres pays, a été réalise à partir d'extraits des caméras et téléphones des assaillants du Hamas, tués ou faits prisonniers, et d'images captées par des victimes et des secouristes.
Le film montre des images de civils traqués, tués à bout portant, des cadavres d'adultes et d'enfants suppliciés, gisant dans les fourrés, mais aussi des bébés au visage flouté, dans des sacs mortuaires. Il montre aussi des assaillants se glorifiant de leurs actes.
Après le visionnage, des députés émus sont venus témoigner devant la presse dans la salle des Quatre-colonnes du Palais Bourbon.
En larmes à la sortie de la projection, le député Meyer Habib (apparenté LR), dont la circonscription des Français de l'étranger recouvre Israël, peinait à reprendre son souffle.
Plus loin, le LR Éric Ciotti dit avoir "dû détourner le regard" face à l'horreur de certains passages.
"Les images que j'ai vues sont d'une violence extrême", a confié de son côté le député LFI David Guiraud lors d'une brève intervention.
"Je crois que je n'oublierai jamais de respecter tous les morts", a conclu l'élu Insoumis, au cœur d'une polémique après des déclarations concernant les exactions du Hamas en Israël.
Le député du Nord, un des défenseurs les plus farouches de la cause palestinienne, avait déclenché une tempête politique samedi, accusé de relativiser les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre en Israël.
- 1.200 morts en Israël -
La projection de ces images avait suscité la polémique, divisant les élus autour de leur participation.
La gauche, sceptique, s’était majoritairement opposée à la projection. Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure avait affirmé ne pas vouloir "participer à ce qui était au départ une opération de propagande du Hamas", en référence aux images filmés par les assaillants eux-mêmes.
"Il faut que la France garde cette posture historique de ne pas embrasser la thèse des uns et des autres, mais notre capacité de continuer à parler à la fois aux Israéliens et aux Palestiniens", avait-il ajouté.
Chez les communistes, qui ont eux aussi refusé d’y prendre part, certains députés sont allés jusqu'à critiquer "une forme d'indécence dans cette initiative", selon le député des Bouches-du-Rhône Pierre Dharréville.
Interrogé par l'AFP, le sénateur LR Roger Karoutchi, président du groupe d'amitié avec Israël à la chambre haute, a indiqué qu'il comptait lui aussi organiser une diffusion, sans qu'une date ne soit encore fixée.
Plusieurs projections ont déjà eu lieu en Israël, à l'ONU et dans une trentaine de pays, selon un porte-parole de l'ambassade israélienne à Paris.
L'attaque du Hamas a fait environ 1.200 morts du côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon les derniers chiffres officiels israéliens.
L'armée israélienne estime en outre que quelque 240 personnes ont été emmenées en otages dans la bande de Gaza au cours de l'attaque initiale du Hamas.
Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens incessants ont tué depuis le 7 octobre plus de 11.000 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels plus de 4.600 enfants, selon le bilan du ministère de la santé du Hamas.