Partager:
Maxime Prévot, ministre des Affaires étrangères, est en Inde pour une mission économique princière.
"La Belgique ne peut plus regarder dans la seule direction des États-Unis", a souligné ce lundi le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, après s'être entretenu à New Delhi avec son homologue indien et le ministre du Commerce. Le chef de la diplomatie belge a salué l'importance qu'ont donné ces membres du gouvernement indien à la mission économique princière qui se déroule cette semaine dans la 5e puissance mondiale et à ces contacts de haut niveau. De son côté, le ministre de la Défense, Theo Francken, a lui aussi rencontré son homologue.
"L'enjeu des entretiens était surtout de pouvoir mettre de l'emphase, avec d'ailleurs le soutien de la princesse Astrid, qui était présente à l'entretien avec le ministre de la Défense, sur une série de gros enjeux contractuels pour des entreprises belges, dans un secteur dans lequel l'Europe va devoir urgemment investir des sommes hors de toute proportion par rapport à ce qu'elle a eu l'habitude de connaitre ces dernières décennies", situe le ministre Prévot.
L'entretien avec son homologue indien a été, pour lui, l'occasion d'évoquer "le nouveau rapport de la puissance indienne au monde multipolaire que l'on connait et celui que l'Europe, et donc la Belgique, doit entretenir, avec elle. On ne doit pas tourner le dos aux États-Unis car, qu'on le veuille ou pas, ça reste un partenaire stratégique de premier plan, nonobstant les turbulences que l'on connait et qui rebattent fondamentalement les cartes de l'ordre mondial. Mais on ne peut pas non plus ne regarder que dans une direction. On ne peut en fait plus le faire."
Les ministres ont également abordé les enjeux commerciaux alors que se négocie actuellement un traité de libre-échange entre la Commission européenne et l'Inde. "La Belgique s'inscrit évidemment dans cette dynamique européenne."
Plusieurs autres dossiers ont été évoqués, ayant trait à des demandes respectives en matière judiciaire ou à des questions de mobilité, pour que la Belgique puisse accueillir plus facilement une série de travailleurs venus d'Inde qui ont un bagage de compétences conformes aux pénuries sur le marché belge du travail. C'est le cas de secteurs comme l'IT, les soins de santé, ou de métiers dits Stem, pour science, technologie, ingénierie et mathématiques. "Il y a actuellement quelques points de frein avec le Benelux", selon Maxime Prévot.
Dimanche soir, heure locale, la délégation ministérielle belge et la princesse Astrid ont également rencontré le ministre du Commerce et de l'Industrie, Piyush Goyal. "Le fait que la Belgique ait accès à ce top niveau du gouvernement, en l'absence du Premier ministre lui-même (avec lequel une rencontre est prévue mardi, NDLR), montre toute l'importance que le gouvernement indien accorde à notre pays et à sa délégation. Ce qui est tout sauf anecdotique dans le contexte que l'on connait aujourd'hui", estime le ministre belge.
La rencontre en question aurait dû avoir lieu ce lundi mais le ministre indien a dû se rendre aux États-Unis pour y négocier les accords sur les tarifs douaniers, notamment sur l'acier. Il a toutefois réellement insisté pour que l'entretien puisse avoir lieu dimanche soir, a relevé Maxime Prévot. De nombreux sujets y ont été abordés, y compris sur des secteurs commerciaux plus sensibles comme celui des diamants. "On sait qu'il y a de grands intérêts entre l'Inde et la Belgique sur le sujet", a-t-il commenté. Le spatial et la défense ont aussi été évoqués, de même que la volonté d'évoluer sur un pied d'égalité "avec des entreprises belges qui ne subissent pas le contre-choc de ce qui est produit en Inde avec des standards différents".



















