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Notre industrie pharmaceutique bientôt délocalisée aux États-Unis? Voici pourquoi le secteur alerte la Commission européenne

Les patrons de l’industrie pharmaceutique européenne alertent Bruxelles sur un risque de délocalisation massive vers les États-Unis, face à la politique commerciale de Donald Trump.


 

Alors que le président états-unien Donald Trump a annoncé son intention d'imposer des droits de douane sur les importations de produits pharmaceutiques, les CEO du secteur pharmaceutique européens ont mis en garde la Commission européenne contre "un exode vers les États-Unis".

Sans un changement de direction "rapide et radical", il est probable que la recherche et développement ainsi que la production se déplacent vers les États-Unis, ont-ils communiqué mardi à l'issue d'une réunion avec Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne.

Selon une récente enquête de la Fédération européenne des associations et industries pharmaceutiques (EFPIA), à laquelle ont répondu 18 grandes et moyennes entreprises, jusqu'à 85 % des investissements en capital (environ 50,6 milliards d'euros) et jusqu'à 50 % des dépenses en R&D (environ 52,6 milliards d'euros) sont potentiellement menacés. Ces chiffres sont basés sur une estimation de 164,8 milliards d'euros d'investissements prévus pour la période 2025-2029 dans les 27 États membres. Sur ce montant, 16,5 milliards d'euros seraient déjà menacés au cours des trois prochains mois, peut-on lire sur le site Internet de l'EFPIA.

La menace de droits de douane vient s'ajouter à un système états-unien déjà plus avantageux pour le secteur en termes de capitaux, de rapidité d'approbation des produits et de propriété intellectuelle, ont précisé les CEO européens. Selon ces derniers, il y a peu d'incitations à investir en Europe, tandis qu'il existe plusieurs facteurs significatifs en faveur d'une délocalisation aux États-Unis.

Appel à un marché européen plus fort et compétitif

Ils ont donc réitéré leur plaidoyer en faveur d'un marché européen plus fort et compétitif qui récompense l'innovation, des règles égales dans toute l'UE en termes de réglementations environnementales et chimiques ainsi que des règles plus optimales en matière de propriété intellectuelle.

Pharma.be, l'organisation sectorielle belge, a expliqué mercredi être dans l'attente des détails concrets de l'annonce de Donald Trump sur les droits de douane pour les produits pharmaceutiques pour réagir. La semaine dernière, l'organisation s'était déclarée "un peu soulagée" mais "vigilante" après que la première salve de droits de douane états-uniens a épargné le secteur pharmaceutique.

La Belgique exporte chaque jour l'équivalent de 216 millions d'euros de produits biopharmaceutiques, notamment des vaccins produits. En 2024, les exportations s'élevaient à 79 milliards d'euros, soit 1,4 % de moins qu'en 2023. Les États-Unis sont le principal marché d'exportation, avec une part de près de 24 %, selon Pharma.be.

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