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Parmi les crimes du régime pour lesquels Bachar al-Assad pourait être jugé, il y a les prisons. Les opposants y sont entassés dans des conditions inhumaines. Les libérations de ces dernières heures révèlent surtout les horreurs de la dictature.
À coup de fusil ou de pied, les portes en fer ont du mal à s'ouvrir. Mais quand elles cèdent, c'est l'explosion de joie. Des milliers d'opposants sont libérés des prisons en Syrie. Certains croupissaient depuis des dizaines d'années.
Dans la section des femmes, on découvre aussi la barbarie d'un régime où même les enfants croupissent derrière les barreaux, comme une fillette de 13 ans ou encore un bambin.
La prison de Saidnaya, à 30 kilomètres au nord de Damas, surnommée l'abattoir humain ou l'usine à mort. Pendaison, extermination, torture, privation d'eau et de nourriture. En moyenne, 300 morts par mois, 10 par jour, depuis des années.
Un homme qui vient d'être libéré, n'arrive même pas à marcher. Un autre a perdu la mémoire, il ne sait plus ni son nom, ni d'où il vient.
Hassan est diplômé de philosophie, il a passé 8 ans dans les prisons de Bachar al-Assad pour trahison. "A Saidnaya, on était accueillis avec la technique de torture du pneu, nous étions battus dès que nous bougions, on avait toujours les yeux bandés, on ne pouvait rien voir. Vous ne savez jamais si c'est votre tour de mourir", a-t-il confié.
Des spécialistes de la recherche et du sauvetage sont envoyés dans les prisons, à la recherche de détenus et de personnes portées disparues. Il faut parfois percer les murs, car certains opposants ont été jetés dans des caches souterraines, pouvant à peine respirer.