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"C’est compliqué de ne pas devenir fou": Florence, victime d'un cancer, explique les difficultés à surmonter après la maladie

Florence, 33 ans, habite à La Louvière, dans le Hainaut. Victime d’un cancer en 2018, elle est en rémission. Aujourd'hui, elle profite autant qu’elle le peut de la vie. Cette institutrice explique notamment les difficultés de l’après cancer. 

"C’est bizarre parce que cela me parait loin. Et je n’ai pas l’impression que c’est la même personne", confie Florence, en regardant d’anciennes photos d’elle sur son téléphone. 

Il y a maintenant sept ans, un cancer de l’ovaire gauche est venu bouleverser son existence. "Cela a tout changé dans ma vie. Cela a vraiment mis les choses en perspective. C’est un gros chamboulement", explique la jeune femme. 

A l’époque, elle a 26 ans et peu de chance de survivre à ce cancer, d’après les pronostics des médecins. Florence enchaine alors les opérations et des semaines de chimiothérapie.

"J’ai la chance dans mon malheur d’avoir eu six mois d’enfer total, on est d’accord. Mais intensifs. Et après, on m’a laissée tranquille par rapport à d’autres personnes qui doivent, elles, avoir des traitements des années plus tard. Donc, finalement je m’en sors bien", estime la trentenaire. 

C’est un peu comme un tsunami

A l’issue des traitements, Florence est déclarée en rémission. Mais elle tient à évoquer l’après cancer et les difficultés qui persistent des années plus tard. "J’ai encore énormément de fatigue qui reste de manière persistante et j’ai encore quelques effets secondaires de tous les traitements que j’ai subis. J’ai toujours des problèmes au niveau des intestins, de l’estomac. Les traitements étaient tellement forts pour pouvoir me sauver que cela a attaqué aussi des bonnes parties de mon corps qui n’avait rien demandé". 

Mais pour Florence, le plus difficile à supporter aujourd’hui, ce sont les conséquences psychologiques. "Il y a cette épée de Damoclès quand même au-dessus de votre tête parce que je me dis qu’un jour j’ai eu un cancer, alors pourquoi ne pas malheureusement en avoir un autre une autre fois. Mon corps a été apte à accueillir un cancer et donc, c’est vrai que c’est compliqué de ne pas devenir fou. C’est un peu comme un tsunami, je trouve. Il y a l’énorme vague de l’annonce du cancer qui arrive. Cela détruit tout sur son passage. Il y a les médecins qui sont là pour tout reconstruire, à recréer des bases solides. Mais après, il y a toute cette phase de reconstruction seule qui n’est pas toujours facile. Tout ça, on ne m’avait pas prévenue et je me rendais pas compte que cela allait être si compliqué, toute cette période après". 

Ce qui lui permet d’avancer, c’est de se mobiliser pour la lutte contre le cancer. Institutrice, Florence collecte des pièces rouges avec son école pour le Télévie. La trentenaire a rassemblé plus d’une tonne de pièces en six ans au profit de la recherche.

La jeune Kiara, victime d’une leucémie, a été son élève. Chaque année, depuis la fin de ses traitements, Florence se rend dans les classes de son établissement pour parler du Télévie et du combat contre le cancer. Elle sensibilise les enfants. "Je pense que c’est vraiment important justement que, dès le plus jeune âge, ils sachent ce que c’est le cancer et pour comprendre aussi pourquoi les personnes qui ont le cancer perdent leurs cheveux, pourquoi on est plus fatigué", estime l’enseignante. "Le fait d’en parler aux enfants, j’ai l’impression que cela me permet de me dire que ce n’est pas arrivé pour rien", ajoute-t-elle. 

Depuis qu’elle est en bonne santé, Florence essaie de profiter de la vie au maximum :"J’ai un peu une checklist avec toutes les choses que j’a envie de faire". Avec une passion pour les voyages, ses moments d’évasion entre les visites de contrôle lui permettent, dit-elle, de se sentir vivante. 

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