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Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a nié avoir accepté le principe d’un Etat palestinien, dans une vidéo publiée mardi sur son compte Telegram après la présentation du plan de paix pour Gaza du président Donald Trump. « Pas du tout, et ce n’est pas écrit dans l’accord », déclare M. Netanyahu dans en réponse à la question de savoir s’il a « accepté un Etat palestinien », « mais une chose a été clairement dite [au cours des discussions avec M. Trump] : nous nous opposerons fermement à un État palestinien ». Le plan pour Gaza présenté par M. Trump stipule qu’à terme, « les conditions pourraient enfin être réunies pour ouvrir une voie crédible vers l’autodétermination et la création d’un Etat palestinien ».
Il ajoute que l’armée israélienne « restera dans la majeure partie de la bande de Gaza ». « Nous récupérerons tous nos otages, vivants et en bonne santé, tandis que Tsahal [l’armée israélienne, NDLR] restera dans la majeure partie de la bande de Gaza », déclare M. Netanyahu après avoir apporté publiquement son soutien la veille à un plan de paix du président américain Donald Trump prévoyant à terme le déploiement d’une « force de stabilisation internationale » dans la bande de Gaza à mesure que l’armée israélienne s’en retirera. « On nous dit : vous devez accepter les conditions du Hamas […] Tsahal doit se retirer, et le Hamas peut se renforcer, contrôler la bande… Non, non, cela ne se passe pas ainsi », a-t-il ajouté dans cette vidéo en hébreu.
Le Hamas a pour sa part commencé mardi l’examen du plan. Une source palestinienne proche du Hamas a affirmé mardi que le mouvement islamiste commençait « une série de consultations » autour du plan, qui pourraient « durer plusieurs jours ». « La délégation de négociateurs (du Hamas) a promis d’étudier (le plan) de manière responsable », a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, en affirmant qu’une réunion entre les deux parties aura lieu mardi soir, « à laquelle participera aussi la partie turque ».
Les réactions en Europe
Le ministre belge des Affaires étrangères Maxime Prévot a salué mardi le plan pour Gaza présenté par le président des Etats-Unis Donald Trump. « C’est ce pour quoi la Belgique a poussé et c’est ce que la Belgique est prête à encourager », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.
« Je salue le plan pour Gaza présenté par le président Trump. Il propose des options qui pourraient mener à ce qui est nécessaire : un cessez-le-feu, un accès humanitaire sans entrave, la libération des otages et la reconstruction de Gaza, avec un horizon politique vers la solution à deux États », selon le chef de la diplomatie belge.
De son côté, l’Union européenne encourage toutes les parties à saisir dès à présent l’opportunité à mettre fin à la guerre à Gaza, a affirmé mardi la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. « Les hostilités doivent cesser, une aide humanitaire immédiate doit être fournie à la population de Gaza, et tous les otages doivent être libérés immédiatement », a commenté Mme Von der Leyen, sur les réseaux sociaux. Elle répète que la solution à deux États demeure « la seule voie viable vers une paix juste et durable au Moyen-Orien ».
Le président français Emmanuel Macron a lui aussi salué « l’engagement » de Donald Trump « pour mettre fin à la guerre à Gaza et obtenir la libération de tous les otages ». « Je souhaite qu’Israël s’engage résolument sur cette base. Le Hamas n’a pas d’autre choix que de libérer immédiatement tous les otages et suivre ce plan », a-t-il écrit sur X.
Le président du Conseil de l’Union européenne, Antonio Costa, a exhorté toutes les parties à « saisir ce moment pour donner une véritable chance à la paix ». « La situation à Gaza est intolérable. Les hostilités doivent cesser et tous les otages doivent être libérés immédiatement », a-t-il ajouté sur X.
Pour sa part, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a jugé qu’« enfin, les Israéliens et les Palestiniens peuvent espérer que cette guerre touche bientôt à sa fin ». « Cette occasion ne doit pas être gâchée. Le Hamas doit la saisir. J’exhorte tous ceux qui peuvent influencer le Hamas à le faire dès maintenant », a-t-il ajouté.
Le gouvernement italien de Giorgia Meloni a évoqué un « projet ambitieux pour la stabilisation, la reconstruction et le développement de la bande de Gaza », y voyant un potentiel « tournant », selon un communiqué. Rome a exhorté « toutes les parties à saisir cette opportunité et à accepter le plan ».
Hors de l’Union européenne, le Premier ministre britannique Keir Starmer dit dans un communiqué « soutenir fermement (les) efforts (de M. Trump) pour mettre fin aux combats, libérer les otages et garantir la fourniture d’une aide humanitaire d’urgence à la population de Gaza. C’est notre priorité absolue et cela doit se faire immédiatement ».
Tony Blair
L’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, pressenti pour jouer un rôle majeur au sein d’un comité supervisant la transition à Gaza, a salué un plan « audacieux et intelligent ». Ce plan « nous offre la meilleure chance de mettre fin à deux années de guerre », a déclaré Tony Blair dans un communiqué.
Le Kremlin espère qu’il apportera la paix
Le Kremlin a dit mardi soutenir le plan de paix pour Gaza et espérer que cette proposition mettra un terme au conflit.
« Le Kremlin soutient toujours et accueille favorablement tous les efforts du président Trump visant à mettre fin à cette tragédie », a déclaré son porte-parole, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien. « Nous souhaitons que ce plan soit mis en oeuvre et contribue à orienter les événements au Moyen-Orient vers une conclusion pacifique », a-t-il ajouté.
Chez les Palestiniens
L’Autorité palestinienne a mis en avant les « efforts sincères et déterminés » de Donald Trump, selon un communiqué, et dit « accorder sa confiance en sa capacité à trouver un chemin vers la paix ». En revanche, le Jihad islamique a dénoncé « une recette pour une agression » contre les Palestiniens, dans un communiqué.
« Ce qui a été annoncé lors de la conférence de presse entre Trump et Netanyahu est un accord américano-israélien et représente la position de l’ensemble de l’establishment israélien. C’est une recette pour la poursuite de l’agression contre le peuple palestinien », a dit le mouvement islamiste.
Dans les pays arabes et musulmans
L’Egypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Turquie, l’Indonésie et le Pakistan ont dit, dans un communiqué commun, saluer « le rôle du président américain et ses efforts sincères visant à mettre fin à la guerre à Gaza ». Ils ont affirmé « leur volonté de s’engager de manière positive et constructive avec les Etats-Unis et les parties prenantes afin de finaliser l’accord et d’assurer sa mise en oeuvre ».
Le plan est « un échec diplomatique retentissant » pour Israël, a déclaré mardi un ministre israélien d’extrême droite, partenaire clef de la majorité du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Egrenant un certain nombre des dispositions de ce plan en 20 points, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a qualifié l’ensemble de « mélange indigeste […] démodé ».
La Chine « soutient tous les efforts » de désescalade
La Chine « salue et soutient tous les efforts contribuant à dissiper les tensions entre la Palestine et Israël », a dit mardi un porte-parole des Affaires étrangères. « Nous appelons toutes les parties concernées à mettre en oeuvre scrupuleusement les résolutions pertinentes de l’ONU, à parvenir immédiatement à un cessez-le-feu complet à Gaza, à libérer toutes les personnes détenues et à atténuer le plus vite possible la crise humanitaire », a dit Guo Jiakun lors d’un point presse quotidien. Il a réaffirmé le soutien chinois à une solution à deux Etats.



















