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Pourparlers russo-ukrainiens : 12.000 corps vont être échangés, voici les mesures fortes prises par les deux pays

Par RTL info avec AFP
Suite aux pourparlers de ce lundi 2 juin, Zelensky annonce «la préparation» de nouveaux échanges de prisonniers et de blessés avec la Russie.

En deux mots :

  • Volodymyr Zelensky annonce la préparation d’un nouvel échange de prisonniers avec la Russie.
  • Les pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul se sont terminés «sans résultat négatif».
  • Moscou refuse le cessez-le-feu inconditionnel demandé par Kiev et les Occidentaux.

Les pourparlers entre délégations russe et ukrainienne sous médiation turque, à Istanbul, ont pris fin lundi après un peu plus d’une heure. La rencontre est terminée, «sans résultat négatif».

Les mesures annoncées :

  • Les corps de 6.000 soldats tués de chaque camp (12.000 au total) vont être échangés.
  • Tous leurs prisonniers grièvement blessés ou âgés de moins de 25 ans feront également l’objet d’un échange.
  • La Russie a proposé lundi à l’Ukraine un cessez-le-feu partiel de «2-3 jours» sur certains secteurs du front.
  • L’Ukraine a proposé à la Russie une nouvelle rencontre «entre le 20 et le 30 juin».
  • Kiev a déclaré avoir transmis à Moscou une liste de centaines d’enfants ukrainiens qui, selon l’Ukraine, ont été «déportés» par la Russie et dont elle exige le rapatriement.

«Poutine ne doit rien obtenir qui puisse justifier son agression. Toute récompense ne ferait que lui montrer que la guerre paie», a déclaré M. Zelensky lors d’une conférence de presse en marge d’un sommet réunissant des dirigeants du flanc oriental de l’Otan à Vilnius en Lituanie. Volodymyr Zelensky a encore annoncé «la préparation» d’un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, à l’issue d’une deuxième session de pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul en Turquie.

«Des documents ont été échangés par l’intermédiaire de la partie turque, et nous préparons une nouvelle libération de prisonniers de guerre», a dit M. Zelensky. Le 16 mai, les premières discussions directes depuis trois ans entre Russes et Ukrainiens avaient déjà abouti à un échange de prisonniers de 1.000 personnes dans chaque camp.

La partie russe a continué de rejeter la proposition de cessez-le-feu inconditionnel
 Serguiï Kyslytsia, Vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères

Le premier vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères, Serguiï Kyslytsia, a lui affirmé lundi que la Russie avait rejeté l’offre de Kiev de «cessez-le-feu inconditionnel» lors de cette nouvelle session de pourparlers directs à Istanbul. «La partie russe a continué de rejeter la proposition de cessez-le-feu inconditionnel», a déclaré M. Kyslytsia lors d’une prise de parole devant la presse.

L’Ukraine a proposé à la Russie une nouvelle rencontre «entre le 20 et le 30 juin», a annoncé lundi le principal négociateur ukrainien, à l’issue de la deuxième session de pourparlers de paix directs entre Ukrainiens et Russes à Istanbul.

«Nous proposons à la partie russe d’organiser une réunion d’ici la fin du mois, entre le 20 et le 30 juin», a déclaré à la presse le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov. «Cela est essentiel pour faire avancer le processus de négociation», a-t-il ajouté.

«Nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires»

Cette rencontre intervient au lendemain d’une opération ingénieuse sans précédent des Ukrainiens qui ont introduit des drones explosifs en Russie avant de les activer pour frapper l’aviation russe stationnée sur plusieurs aérodromes.

Moscou et Kiev avaient déjà engagé de premières discussions directes le 16 mai dans la métropole turque, mais le rendez-vous avait été peu fructueux.

La réunion entre Russes et Ukrainiens, sous la médiation notamment du ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, doit débuter à 13H00 locales (10H00 GMT), au palais Ciragan.

«Nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires en vue de la paix» avec Moscou, a déclaré Volodymyr Zelensky depuis Vilnius en Lituanie, où il doit participer à un sommet réunissant des dirigeants du flanc oriental de l’Otan. Il n’a toutefois pas précisé quelles étaient concrètement ces «mesures».

Une source au sein de la délégation ukrainienne a dit à l’AFP espérer voir les émissaires russes «prêts à aller de l’avant», sans «répéter les mêmes ultimatums» posés par Moscou par le passé, notamment la demande que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan et qu’elle accepte de perdre les territoires actuellement occupés par la Russie.

Avant la réunion avec les Russes, des membres de la délégation ukrainienne ont rencontré à Istanbul des représentants italiens, allemands et britanniques pour «coordonner leurs positions», selon la diplomatie ukrainienne.

De son côté, la Russie avait annoncé qu’elle présenterait un «mémorandum» de ses conditions pour un accord de paix.

Ces pourparlers interviennent au lendemain d’un vaste assaut inédit de drones ukrainiens contre quatre aérodromes militaires russes qui a touché 41 avions russes, dont des bombardiers stratégiques, y compris en Sibérie très loin du front, selon les services de sécurité ukrainiens (SBU).

Lundi matin, l’armée russe a annoncé avoir abattu dans la nuit 162 drones ukrainiens, Kiev affirmant de son côté que Moscou avait lancé 80 drones contre son territoire.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est entretenu dimanche au téléphone avec son homologue américain Marco Rubio au sujet de ces pourparlers, selon le ministère russe des Affaires étrangères cité par l’agence Tass.

Priorités divergentes

Les deux parties sont très loin d’un accord, que ce soit une trêve ou un règlement à plus long terme. Les priorités de l’Ukraine sont «un cessez-le-feu complet et inconditionnel», et le «retour des prisonniers» et des enfants ukrainiens que Kiev accuse Moscou d’avoir enlevés, a déclaré dimanche sur les réseaux sociaux le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

M. Zelensky souhaite également une rencontre directe avec son homologue russe Vladimir Poutine. Perspective que le Kremlin a plusieurs fois repoussée.

Moscou refuse le «cessez-le-feu inconditionnel» demandé par Kiev et les Occidentaux et insiste pour régler ce qu’elle nomme les «causes profondes» du conflit, en référence à une série de demandes maximalistes.

La Russie exige notamment que l’Ukraine renonce définitivement à rejoindre l’Otan et lui cède les cinq régions dont elle revendique l’annexion.

Ces conditions sont inacceptables pour Kiev, qui exige en retour un retrait pur et simple des troupes russes de son territoire.

L’Ukraine veut aussi des garanties de sécurité concrètes, appuyées par les Occidentaux, comme la protection de l’Otan ou la présence de troupes occidentales sur le terrain, ce que la Russie exclut.

La guerre, qui dure depuis plus de trois ans, a fait au moins des dizaines de milliers de morts civils et militaires dans les deux camps. La guerre continue -

La guerre continue

Le principal négociateur russe à Istanbul sera Vladimir Medinski, un conseiller idéologique de M. Poutine qui a mené les négociations avortées de 2022 et qui a rédigé des manuels scolaires justifiant l’invasion et remis en question le droit à l’existence de l’Ukraine.

La délégation ukrainienne sera, elle, dirigée par le ministre de la Défense Roustem Oumerov, considéré comme un fin négociateur mais dont le ministère reste empêtré dans des scandales.

L’Ukraine a annoncé dimanche avoir touché une quarantaine d’avions militaires russes, et revendiqué des dégâts à hauteur de 7 milliards de dollars, en frappant à des milliers de kilomètres du front.

Cette opération d’ampleur a été menée via des drones introduits clandestinement en Russie, puis lancés sur des bases militaires.

Sur le terrain en revanche, Kiev est à la peine, les troupes de Moscou ayant progressé ces derniers jours, notamment dans la région ukrainienne de Soumy (nord-est).

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