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Réacteurs nucléaires sur la Lune: la porte ouverte à la pollution radioactive de l’astre?

Par RTL info avec Vany Esposito
La Nasa prévoit d’installer un réacteur nucléaire sur la Lune d’ici 2030 pour fournir une énergie continue aux futures missions habitées. Cette initiative, stratégique dans la course à l’exploration spatiale, soulève des défis techniques et environnementaux, notamment en matière de refroidissement.

La Nasa prévoit d’installer un réacteur nucléaire sur la Lune d’ici 2030. Objectif : fournir une source d’énergie continue, de jour comme de nuit, avec une puissance de 100 kilowatts. Ce réacteur, bien plus compact que ceux que l’on connaît sur Terre, fonctionnerait sans interruption. À titre de comparaison, le plus petit réacteur de la centrale de Doel produit 500 mégawatts, soit 5.000 fois plus, et le plus grand atteint 1.000 mégawatts.

L’enjeu est de taille. Sur la Lune, une nuit dure environ 14 jours terrestres. Pour permettre aux astronautes de vivre et de travailler sur place, il faut une source d’énergie fiable, capable d’alimenter l’éclairage et les équipements essentiels. Ce réacteur pourrait ainsi contribuer à rendre possible une présence humaine durable.

Lancer dans l’espace un engin contenant du matériel nucléaire est une opération sensible. Le réacteur serait envoyé « à froid », c’est-à-dire totalement inactif. En cas d’accident au lancement, l’uranium qu’il contient se disperserait simplement au sol, sans risque de propagation. Peu radioactif, il ne présenterait en aucun cas les dangers observés lors de la catastrophe de Tchernobyl.

Pollution environnementale

L’installation d’un tel équipement soulève toutefois des questions environnementales. Introduire des matières radioactives dans un environnement vierge implique de trouver des solutions pour gérer la chaleur dégagée. Sur Terre, l’air et l’eau permettent de refroidir les réacteurs. Sur la Lune, dépourvue d’atmosphère, ce sera un défi technique majeur. Un seul réacteur aurait un impact limité, mais la multiplication de ces installations pourrait poser problème.

Cette course au nucléaire lunaire dépasse la simple exploration scientifique. Elle est aussi stratégique. Être le premier pays à installer un réacteur sur la Lune pourrait offrir un avantage géopolitique, proche d’un « droit de territoire ». Les États-Unis, via le programme Artémis, visent un retour sur la Lune et l’implantation d’une présence humaine d’ici 2027-2030. La Chine et la Russie, elles, développent conjointement leur propre base lunaire avec réacteur. Dans cette compétition, la règle est simple : premier arrivé, premier servi.

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