Partager:
Un Ukrainien, suspecté d’être l’un des coordinateurs du commando de sabotage du gazoduc russe Nord Stream dans la mer Baltique en 2022, a été arrêté jeudi en Italie, a annoncé le parquet fédéral allemand.
«Un citoyen ukrainien a été arrêté. Les autorités allemandes avaient émis un mandat d’arrêt européen l’accusant d’avoir provoqué l’explosion du gazoduc Nord Stream», a déclaré à l’AFP Piotr Skiba, porte-parole du parquet régional de Varsovie.
Selon l’avocat du ressortissant ukrainien, «l’émission de ce mandat d’arrêt européen par l’Allemagne est totalement infondée au regard du droit polonais et international», et «du fait qu’une guerre totale est en cours entre l’Ukraine et la Russie» .Interrogé par la télévision polonaise TVN24, l’avocat, Me Tymoteusz Paprocki, a accusé le géant gazier russe Gazprom, propriétaire du gazoduc, de financer en partie les opérations militaires de la Russie.
Les médias polonais ont identifié le suspect comme étant Volodymyr Z., un moniteur de plongée déjà visé par un mandat d’arrêt reçu en juin 2024 par le parquet polonais. L’homme n’avait alors pas pu être arrêté, car il avait quitté la Pologne pour l’Ukraine. Joint par des médias allemands, il avait nié toute implication dans les faits reprochés.
Le 26 septembre 2022, quatre importantes fuites de gaz, précédées d’explosions sous-marines, avaient été détectées à quelques heures d’intervalle en mer Baltique sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, reliant la Russie à l’Allemagne et assurant une part essentielle des livraisons de gaz russe vers l’Europe.
À cette époque, Moscou avait déjà cessé ses livraisons via Nord Stream 1, sur fond de bras de fer avec les pays européens alliés de Kiev. Le gazoduc jumeau Nord Stream 2, au cœur de vives tensions entre Berlin et Washington depuis des années, n’était jamais entré en service.
Après le sabotage, des enquêtes judiciaires avaient été ouvertes par l’Allemagne, la Suède et le Danemark. Elles ont été closes en 2024 dans les deux pays scandinaves, tandis que l’enquête allemande a identifié une cellule ukrainienne composée de cinq hommes et d’une femme comme auteurs présumés des explosions.
À la mi-septembre, un juge italien avait déjà ordonné l’extradition vers l’Allemagne d’un autre Ukrainien arrêté fin août en Italie, également soupçonné par la justice allemande d’avoir pris part au sabotage du Nord Stream.
« Le voilier avait été loué auprès d’une entreprise allemande à l’aide de faux papiers d’identité par le biais d’intermédiaires », poursuit-il dans son communiqué. « Les explosifs avaient détoné le 26 septembre 2022. Les explosions ont gravement endommagé les deux gazoducs », rappelle le parquet. Après son transfert par les autorités italiennes en Allemagne, le suspect ukrainien doit être présenté au juge de la Cour fédérale de justice allemande.
