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Séisme au Maroc: le bilan dépasse les 1.300 morts, un deuil national de trois jours décrété

Plus de 1.300 personnes ont péri dans un puissant séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi, provoquant d'énormes dégâts et semant la panique à Marrakech, haut lieu du tourisme, et plusieurs autres villes, selon un nouveau bilan officiel. Le royaume a décrété un deuil national de trois jours, a annoncé le cabinet royal, à l'issue d'une réunion présidée par le roi Mohammed VI sur ce séisme, le plus puissant à frapper le pays à ce jour.

La Croix-Rouge internationale a alerté la communauté internationale sur l'importance des besoins du Maroc, évoquant "des mois voire des années de réponse".

Le bilan provisoire du violent séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi s'élève à 1.305 morts, a annoncé le ministère de l'Intérieur. A 19H00, la secousse avait également fait 1.832 blessés, "dont 1.220 dans un état grave", a indiqué le ministère dans un communiqué, alors que le précédent bilan faisait état de 1.037 morts. Le royaume a décrété un deuil national de trois jours.

L'une de nos équipes RTL info s'est rendue sur place ce samedi. Arrivés en fin de journée, notre journaliste Julien Crête et notre cameraman Nicolas Foulon ont recueilli des témoignages sur place. "Les Marocains évoquent ce drame survenu à seulement 250 km d'ici. Nabil, un steward, nous a expliqués avoir été réveillé hier à 23H par des secousses immenses. Les gens, même à Casablanca, ont quitté leurs maisons. Ils sont restés dans la rue juqu'à 3H du matin. Ils craignaient évidemment de nouvelles répliques.
La crainte ici, ce sont aussi les amis et les proches. Un autre steward, Hamza, a dû attendre de longues heures avant d'avoir des nouvelles de sa famille. Heureusement, sa famille est saine et sauve. Mais il le sait: ce ne sera pas la même chose pour tout le monde
", a indiqué notre reporter en direct dans le RTL info 19H.

Le village de Tafeghaghte, à 60 km au sud-ouest de Marrakech, a été presque entièrement décimé par le tremblement de terre dont l'épicentre ne se trouve qu'à une cinquantaine de kilomètres, selon une équipe de l'AFP.

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Rares sont les bâtisses qui tiennent encore debout, alors que des éléments de l'armée continuaient les recherches de corps ensevelies sous les décombres.

Ils ont été nombreux à se rendre au cimetière pour enterrer quelque 70 dépouilles. Les rites funéraires ont été ponctués par des cris et pleurs. "Trois de mes petits enfants (12, 8 et 4 ans) et leur mère sont morts, ils sont encore sous les débris, il n'y a pas si longtemps on jouait ensemble", déplore auprès de l'AFP Omar Benhanna, 72 ans.

La secousse tellurique de magnitude 6,8 a été enregistrée à 23H11 heure locale (22H11 GMT), selon l'Institut de géophysique américain (USGS). Le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (CNRST) a mesuré la magnitude du séisme à 7, précisant que l'épicentre de la secousse se situait dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de la ville Marrakech, destination très prisée de touristes étrangers.

Ejecté de mon lit

En soirée, des chaines de télévisions ont diffusé des images aériennes montrant des villages entiers aux maisons d'argile de la région d'Al-Haouz entièrement détruits.

Plus de la moitié des morts (542) ont été recensées à Al-Haouz et à Taroudant (321), plus au sud, deux zones rurales montagneuses au coeur du Haut Atlas, selon le ministère, faisant état de la poursuite des opérations de sauvetage.

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Dans le village montagneux de Moulay Brahim, dans la province d'Al-Haouz, des secouristes étaient à la recherche de survivants parmi les décombres de maisons effondrées. 
Non loin de là, des habitants creusaient déjà des tombes sur une colline pour enterrer les victimes, selon une équipe de l'AFP sur place.

L'armée marocaine a déployé "des moyens humains et logistiques importants, aériens et terrestres", ainsi que des équipes de recherche, de sauvetage, et un hôpital de campagne dans la région d'Al-Haouz, a rapporté l'agence de presse marocaine MAP.

De nombreuses villes touchées

A Marrakech, des Marocains inspectaient samedi, l'air hébété, les dégâts de leur habitation au milieu des tas de gravats, de la poussière et de voitures écrasées par des pierres.
"J'ai été éjecté de mon lit et n'ai pas pu me relever immédiatement tellement les secousses étaient fortes. J'ai cru que c'était un crash d'avion", confie Bernard Curi, patron d'un hôtel situé au su dde Marrakech.

Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l'effondrement de leurs habitations, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

Le centre régional de transfusion sanguine à Marrakech a appelé les habitants à se rendre samedi dans ses locaux pour donner leur sang pour les blessés.

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Les gouvernements en Belgique débloquent des fonds

Le gouvernement bruxellois débloque 180.000 euros pour aider les victimes du tremblement de terre au Maroc, annonce samedi la secrétaire d'Etat de la Région de Bruxelles-Capitale Ans Persoons, en charge notamment des Relations européennes et internationales. Tous les ministres bruxellois allouent des fonds dans le cadre de leurs compétences, précise-t-elle.

Les autorités belges ont annoncé des aides à la suite de l'important séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi.

La ministre fédérale en charge de la Coopération au développement, Caroline Gennez, a débloqué cinq millions d'euros pour aider les victimes et soutenir la reconstruction, tandis que la Région wallonne a prévu une aide immédiate de 500.000 euros et la Flandre une enveloppe de 200.000 euros.

La Rode Kruis-Vlaanderen, la Croix-Rouge de Flandre, débloque 200.000 euros de son fonds d'aide d'urgence pour l'aide humanitaire après le tremblement de terre au Maroc, annonce-t-elle samedi.

Élan de solidarité

Le drame a suscité un élan de solidarité dans le monde, plusieurs pays, dont Israël, la France, l'Espagne, l'Italie et les Etats-Unis proposant leur aide.

Même l'Algérie voisine, aux relations houleuses avec le Maroc, a annoncé avoir décidé d'ouvrir son espace aérien, fermé depuis septembre 2021, aux vols transportant des aides humanitaires et des blessés.

Par ailleurs, la Fédération marocaine de football (FRMF) a annoncé le report sine die du match contre le Libéria initialement prévu samedi à Agadir, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN).

Un pays déjà touché

Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l'échelle de Richter avait secoué la province d'Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d'importants dégâts matériels.  

Et le 29 février 1960, un tremblement de terre avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait plus de 12.000 morts, soit un tiers de la population de la ville.

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Commentaires

3 commentaires

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  • Chaque tremblement de terre (où qu’il se produise, quelle que soit son intensité, …) réveille les terribles souvenirs de celui que j’ai vécu le 21 mai 2003 en Algérie. J’espère que la solidarité envers le Maroc et les Marocains sera aussi intense, aussi généreuse, aussi internationale et aussi durable qu’elle le fut pour l’Algérie et les Algériens en 2003.

    Christian DELVENNE
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  • Ca en fera ça de moins chez nous Raciste ? Juste réaliste

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     Répondre
  • Rien à battre. Tsunami en Indonésie ? + de 220.000 morts. Juste que les Indonésiens ne veulent pas imposer leur culture et religion ici. Relativisons un brin

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