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Les nouveaux propos de Donald Trump concernant la bande de Gaza font réagir. Si elle a été qualifiée "d'excellente idée" par un ministre israélien, elle a vivement critiquée par le Hamas. Analyse de cette déclaration avec Elena Aoun, professeure et chercheuse en relations internationales à l'UCLouvain.
Le président américain Donald Trump a proposé de "faire le ménage" dans la bande de Gaza en déplaçant les Palestiniens vers la Jordanie ou l'Egypte, de manière "temporaire ou à long terme".
Si cette proposition a été qualifiée d'"excellente idée" par un ministre d'extrê
me-droite du gouvernement israélien, elle a, en revanche, fait bondir le Hamas.A notre micro, la spécialiste des relations internationales à l'UCLouvain, Elena Aoun, a analysé cette nouvelle sortie médiatique du président américain. Pour elle, il paraît clair qu'on est "face à un projet colonial, expansionniste et, il faut vraiment le souligner, basé sur l'expulsion, sur le nettoyage ethnique, avec tout ce que cela entraîne comme brutalité, expulsions, dépossessions et violations massives du droit international de la Charte des Nations Unies."
Pour elle, le fait que Donald Trump dise que les habitants auront de meilleures conditions de vie en étant déplacés est "une aberration pour une population qui sait que le provisoire dure." Les Palestiniens avaient déjà été expulsés en 1948 dans un premier temps, et puis en 1967 dans un deuxième temps.
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Le provisoire dure depuis 1948 pour énormément de personnes, à Gaza notamment. C'est une déclaration d'une très très grande gravité, et qui pour nous, spécialistes des paix, des conflits, et de manière générale de ce conflit-là, on y voit vraiment la promesse de violences exponentielles à l'avenir", déplore Elena Aoun.Elle se demande comment Donald Trump compte s'y prendre pour faire partir les Palestiniens de la bande de Gaza. "Est-ce que Monsieur Trump va sortir de sa poche, je ne sais pas, un million par famille palestinienne ? Et puis aussi, il ne faut absolument pas sous-estimer le fait que ce serait totalement suicidaire, à la fois politiquement pour des pays comme l'Égypte et la Jordanie, mais également au niveau sécuritaire, parce qu'on sait très bien que les camps de réfugiés sont de bons terreaux pour la radicalisation."