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"Un de mes co-détenus a tenté de se pendre": cet ancien prisonnier raconte son calvaire à Guantanamo

Diuvar Uzcategui, de retour à Maracay (Venezuela), raconte son calvaire après avoir été emprisonné à Guantanamo, où des migrants sont désormais incarcérés sans procédure judiciaire.

Installée sur l'île de Cuba, la prison de Guantanamo est mondialement connue pour ses violations graves des droits humains. Si l'image du détenu en combinaison orange, soupçonné de terrorisme, reste la plus associée au camp, la réalité a évolué. Diuvar Uzcategui, simple migrant vénézuélien, y a passé près de deux semaines sans être poursuivi pour aucun crime.

Aujourd'hui libre, il décrit des conditions de détention particulièrement dures : "La cellule mesure environ 2 mètres sur 2. À l'intérieur, il y a un lit en ciment et des toilettes extrêmement sales avec un tabouret en fer complètement rouillé. Un petit tabouret fait aussi office de table à manger. La porte rouge est percée d'un trou par lequel ils font passer la nourriture", explique-t-il.

Isolement et détresse psychologique

Pendant ses 14 jours d'emprisonnement, Diuvar ne sortira que trois fois de sa cellule, toujours pour rejoindre d'autres pièces tout aussi isolées. Dans cet environnement oppressant, la détresse des détenus est omniprésente. 

"Un de mes co-détenus, désespéré, a tenté de se pendre avec un drap. Les soldats sont intervenus, lui ont tordu le bras, pris ses affaires et l'ont laissé complètement nu. Parfois, ils l'attachaient à une chaise", témoigne-t-il encore.

Une politique migratoire controversée

La décision de transférer des migrants vers Guantanamo, impulsée sous la présidence de Donald Trump, suscite une vive indignation parmi les défenseurs des droits humains.

Mary Montoya, avocate spécialisée, dénonce : "Le transfert direct de Vénézuéliens vers des prisons à l'étranger, sans procédure judiciaire et sans précédent dans l'histoire législative des États-Unis, met une fois de plus en évidence la politique de deux poids deux mesures en matière de droit de l'homme".

Selon plusieurs médias, de nombreux immigrés détenus à Guantanamo n'ont aucun casier judiciaire et restent totalement coupés du monde extérieur pendant leur procédure d'expulsion.

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