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Dans le contexte de guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie, l’Union Européenne dévoile un plan anti-drone. Un mur virtuel le long de sa frontière, mais dans quel délai ? Avec quels moyens ? Et à quel prix ?
Les pays de l’OTAN sont sous pression et pour la première fois depuis les incidents survenus dans le ciel européen en septembre dernier, les ministres de la Défense des pays de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord se réunissent à Bruxelles pour lancer un message clair au président russe.
« Poutine ne doit avoir aucun doute. Si l’OTAN est menacée, nous agirons », lance John Healey, Secrétaire d’État britannique à la Défense. « L’OTAN est tellement plus puissante que la Russie », estime Mark Rutte, Secrétaire général de l’OTAN.
Face à l’incursion de drones russes dans l’espace européen comme en Pologne le mois dernier, les pays de l’OTAN sont sur la défensive. L’Europe veut mettre en place un mur anti-drone destiné à protéger sa frontière orientale longue de 3000 km.

Bien sûr, ce mur n’est pas réel. Ce serait en quelque sorte un bouclier aérien doté de plusieurs technologies : capteurs acoustiques, radars, systèmes de brouillage… Le dispositif nécessaire, mais peut-être pas suffisant.
« Pas à 100 % hermétique »
« Il est impossible de prévoir un système qui soit à 100 % hermétique », note Alain de Nève, chercheur à l’Institut supérieur de la Défense.
Il n’empêche que les pays se mobilisent. Un salon européen fait la part belle aux entreprises qui développent les technologies de défense. Un radar présenté peut par exemple détecter un drone à 18 km de distance. Une fois identifié, reste ensuite à le neutraliser. « Il va bouger, il va se rallier dans la direction et avec des caméras, le soldat va voir le drone dans son écran, il va dire ça, c’est un drone ennemi, c’est celui-là que je veux détruire », explique Jean Boy, directeur de Hornet, entreprise spécialisée en matériel militaire.
La place importante des F-35
Les drones ont indiscutablement redéfini la guerre. L’Union Européenne dit vouloir s’inspirer de l’expérience ukrainienne pour bâtir son mur virtuel qu’elle espère opérationnel d’ici 2030. Mais en attendant, chaque pays adopte son propre moyen de défense. La Belgique a reçu cette semaine les F-35, commandés en 2018 pour un montant de 3,5 milliards d’euros. Ces avions de chasse sont performants mais bien plus chers que les drones de combat.
« Il faut toujours mettre en œuvre ce type de capacité d’interception plus lourde que sont les avions de combat, y compris les F-35. Ça fait partie, je dirais, de la surveillance des espaces aériens qui est prévue dans le cadre de l’OTAN, ajoute Alain de Nève. La Belgique contribue à cet effort. Mais la valeur du F-35 réside ailleurs. C’est d’abord une valeur dissuasive ».
La défense anti-drone n’est plus une option, déclare l’Union européenne qui prévoit un budget de 6 800 milliards d’euros pour la Défense dans les 10 prochaines années. La menace russe est prise très au sérieux. Et dès le plus jeune âge, comme en Pologne, une école militaire vient d’ouvrir une formation spécialisée en drone : il s’agit d’une première dans le pays.


















