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« Je n’arrive même pas à croire que j’en suis sorti vivant », confie Vishwash Kumar Ramesh, unique survivant du crash survenu jeudi à Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde. Âgé de 40 ans, ce citoyen britannique d’origine indienne occupait le siège 11A, à proximité d’une issue de secours.
Moins d’une minute après le décollage du vol Air India 171 à destination de Londres, l’appareil s’est écrasé sur une résidence. « Lorsque j’ai ouvert les yeux et que j’ai réalisé que j’étais encore en vie, j’ai détaché ma ceinture de sécurité et je suis sorti », explique-t-il à la télévision indienne DD News. « La porte s’était cassée, et j’ai vu qu’il y avait assez d’espace pour sortir. Ceux du côté opposé étaient bloqués par un mur. »
« Je ne sais pas comment j’ai survécu parce que j’ai vu des gens, y compris des hôtesses de l’air, qui gisaient là, morts. J’ai été brûlé à la main gauche et l’ambulance m’a emmené à l’hôpital » explique Vishwash Kumar Ramesh
Une tragédie d’une ampleur rare
Le crash a coûté la vie à 265 personnes, dont 24 victimes au sol. L’avion, un Boeing 787 Dreamliner, avait à son bord 242 passagers et membres d’équipage, dont 53 ressortissants britanniques. La queue de l’appareil est restée visible, encastrée dans le deuxième étage d’un bâtiment abritant du personnel médical.
Parmi les passagers disparus figurait le frère de Vishwash, Ajay Kumar Ramesh, avec qui il rentrait au Royaume-Uni après des vacances en Inde. Dans l’un des immeubles percutés, « il y avait des corps partout », témoigne Bharat Solanki, un employé de station-service voisin.
Enquête en cours et mesures immédiates
L’enregistreur des données de vol a été retrouvé, marquant un progrès dans l’enquête menée par les autorités indiennes, avec l’aide d’experts britanniques et américains. Bien que les causes exactes du drame restent à déterminer, certains spécialistes évoquent une possible défaillance simultanée des deux moteurs.
À titre préventif, l’aviation civile indienne a ordonné une inspection immédiate des Boeing 787 équipés de moteurs General Electric. Le groupe Tata, propriétaire d’Air India, a annoncé une indemnisation de 110.000 euros pour les familles des victimes.
Une ville sous le choc
Le Premier ministre Narendra Modi, originaire du Gujarat, s’est rendu sur les lieux du drame et auprès des blessés. Il a décrit une « scène de dévastation » et une « tragédie inimaginable ». Dans les heures qui ont suivi le crash, des proches des victimes ont afflué à la faculté de médecine d’Ahmedabad pour fournir des échantillons d’ADN nécessaires à l’identification des corps.
À Leicester, au Royaume-Uni, où réside la famille de Vishwash Kumar Ramesh, l’émotion est immense. Son cousin a confié : « Nous sommes heureux qu’il soit vivant, mais brisés par la perte d’Ajay. » « Tout s’est passé sous mes yeux », répète Vishwash Kumar Ramesh, toujours hospitalisé pour des brûlures et autres blessures. « Je suis sorti, mais je ne sais pas comment. »
Peu après l’accident, il a eu la force de téléphoner à son père pour le rassurer : « Ne vous inquiétez pas pour moi, essayez de retrouver Ajay Kumar. Je vais bien. »

















