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Norman: "Je ne joue pas un personnage quand je monte sur scène"

Norman, l'une des plus anciennes stars hexagonales de YouTube, remonte sur scène pour son deuxième tour de France en stand-up, après avoir testé ses vannes pendant des mois et fait "mûrir" ses blagues.

"Je ne joue pas un personnage quand je monte sur scène. Le stand-up, c'est être exactement comme dans la vraie vie", avance Norman, l'air soucieux sous ses boucles mais ravi de présenter son nouveau solo. "C'est comme si je racontais des histoires à un pote".

Après un premier spectacle à succès, Norman a coécrit ce "Spectacle de la maturité" pendant deux ans avec Kader Aoun, pointure de l'humour qui a accompagné Jamel, Fary ou Eric et Ramzy.

Pour maîtriser cette discipline où il y a toujours un risque de "se prendre un mur un soir, et rentrer la queue entre les jambes", celui qui fut longtemps n°1 des youtubeurs teste ses vannes depuis plusieurs mois sur la minuscule scène du Paname Art Café face à une poignée de spectateurs par soir. Avant de passer à beaucoup plus grand: une trentaine de dates sont déjà prévues à La Cigale à Paris, puis dans les Zénith de Nantes à Dijon, en passant aussi par Genève et Liège.

Norman, 32 ans, y garde le ton qui a fait le succès de ses pastilles sur YouTube. Il se moque plus ou moins gentiment de la "dictature des photos cools", de son rôle dans la série "Dix pour cent", de son père, de la dyslexie ou des rappeurs SCH ou Booba. Seul tabou: pas de blague sur l'accouchement, sa compagne étant "ceinture noire en engueulades".

"Je parle de nous tous", explique Norman. "Je parle de ma génération, de notre époque, de ce qu'a changé ma fille dans ma vie, de la technologie, des réseaux sociaux. Je n'ai pas le sentiment d'être au taquet des modes, je suis toujours à la masse, je préfère observer. Ça me donne un air un peu con en fait, mais je suis comme ça dans la vraie vie".

- Les youtubers? "un peu tous des clones" -

Après des succès fulgurants au Moyen-Age du YouTube français, au début des années 2010, Norman regrette que les youtubeurs soient devenus "un peu tous des clones". Il prend position dans ce débat ancien sur l'avenir de la plateforme, relancé mi-novembre par un critique de YouTube, le Joueur du grenier (ou "JDG").

YouTube "était un terrain vague et on a été les premiers à essayer des choses", raconte-t-il. "Maintenant, je vois les gamins qui ont dix-huit ans, qui ont leurs studios, leur production, leur network (réseau de management), ça semble évident. Tant mieux si c'est devenu un métier et que ça peut éclater des gens. Mais ça enlève aussi de la personnalité, on fait tous la même chose", regrette Norman." J'ai l'impression de voir Pewdiepie (la star suédoise du réseau) multiplié par un million, version française".

"Les petits créateurs qui font des choses plus artistiques, plus travaillées, doivent s'accrocher... si on ne veut pas que YouTube devienne une grosse zone de téléréalité de TV +cheap+", lance Norman.

De son côté, le vidéaste a ralenti la cadence. Il présente encore quelques pastilles, teste parfois de nouvelles formules toute simples, mais se concentre surtout sur des vidéos plus ambitieuses, plus longues et plus chères à produire.

Sa mini-série "Le Talisman", écrite avec Ludovik, doit sortir sur YouTube dans les prochaines semaines. "C'est l'histoire d'un mec qui trouve un talisman hérité de son grand-père, qui permet de naviguer dans différentes dimensions", raconte Norman. "Trois épisodes sont déjà tournés, l'idée est ensuite d'inventer les épisodes au fur et à mesure de la diffusion", avec les idées du public.

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