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Elle a traité plus de 1.300 plaintes en 5 ans : qu’est-ce que la section EVA et que permet-elle ?

Par RTL info avec Benjamin Samyn et Xavier Preyat
La zone de police de Bruxelles Capitale-Ixelles fête les 5 ans de la section EVA. Une unité d’aide et d’accompagnement des victimes de violences sexuelles ou intrafamiliale. L’objectif est d’améliorer l’accueil et le prise en charge de ces personnes grâce à des policiers spécialement formés. En 5 ans, ils ont traité plus de 1300 plaintes.

Claire travaille au sein de la cellule EVA : elle et ses collègues sont spécialisés dans les problématiques complexes des violences sexuelles ou intrafamiliales. « Concrètement, sur le terrain, l’objectif est d’améliorer via des protocoles l’accueil des victimes dans les zones de police. On a du temps, on prend le temps en tout cas pour la victime, de pouvoir travailler à son rythme, de pouvoir lui expliquer comment ça va se passer. On a aussi reçu des subsides pour pouvoir aménager des locaux. Donc on a des locaux qui sont un peu plus chaleureux que des locaux d’audition normaux. Et puis notre formation et notre spécialisation en la matière », note-t-elle.

Ce jour-là, Victoria, une femme transgenre, a décidé de déposer plainte auprès de la cellule EVA. Victime d’agressions sexuelles, elle avait beaucoup d’appréhension avant de se rendre à la police. « J’avais peur de me retrouver face à quelqu’un de transphobe, quelqu’un qui n’était pas forcément assez formé sur le sujet. Je voulais un peu tâter le terrain et j’ai été hyper surprise de voir qu’elle a extrêmement bien réagi, notamment sur les prénoms que je voulais utiliser. Elle m’a accepté tel que je suis et qu’il ne fallait vraiment pas que je m’inquiète pour ça », note cette jeune femme.

La mise en place de ce type d’unité ultra spécialisée est un symbole d’un changement de mentalité. La victime était vue comme quelque chose dont on avait besoin pour pouvoir avoir des informations pour l’enquête. Là, on est vraiment dans un changement d’optique complet, de se dire, en fait, la victime, c’est une personne. C’est important de bien la prendre en charge. C’est important de pouvoir l’écouter, de pouvoir l’entendre, parce que potentiellement, ce sera son seul contact avec la justice », détaille Claire Cervello, cheffe de section chez EVA.

Tim T.Stroobandt est psychologue, clinicien et victimologue. Il a réalisé un audit, une évaluation de la cellule EVA et il salue l’humanisation de la procédure. « C’est surtout une question de cadre, parce qu’il y a énormément de policiers qui essaient de le faire malgré que le cadre n’est pas propice. Mais là, on leur a offert un cadre, un temps, un endroit, une pièce, une mission. Cela leur donne vraiment la possibilité de développer l’ensemble de leur savoir-faire et franchement, c’est du bon travail », explique-t-il.

Composée de 5 policiers, la cellule EVA de Bruxelles Capitale-Ixelles était la première du genre. Depuis, d’autres zones ont suivi leur exemple.

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