Accueil Actu Régions Bruxelles

"Si ça avait été un musulman…": aucun dispositif de sécurité mis en place à la mosquée visée par un projet d'attentat

Ce jeudi, un adolescent de 14 ans, proche des mouvances d'extrême-droite, a été arrêté, car celui-ci projetait de faire un attentat dans une mosquée de Molenbeek. Au lendemain de son arrestation, la communauté musulmane s'étonne du manque de dispositif de sécurité aux alentours de la mosquée visée. 

12h55, l'heure de la prière. Plus de 300 fidèles sont présents ce vendredi midi. Un adolescent sympathisant d'extrême droite projetait d'y commettre un attentat aujourd'hui et cela fait forcément réagir.

Si c'était un musulman, on allait parler que de ça 

"C'est la première fois que j'entends ça, et quand c'est un jeune de 14 ans. Les gamins d'aujourd'hui, on ne comprend plus rien.", "Si c'était un musulman qui allait faire un attentat, on allait voir sur tous les réseaux quand c'est un jeune de 14 ans, d'extrême droite, qui essaye de faire ça. Malheureusement, on n'entend plus rien." "Il y a parfois plus de 300 personnes à la mosquée le vendredi, bien sûr qu'on est inquiets", confient des fidèles venus ce vendredi. 

On n'a jamais eu de problème avec personne

Le responsable de la mosquée n'a reçu aucun contact des services de sécurité. Il a pris connaissance de cette menace en lisant la presse ce matin. "On était content que la police ait fait son travail, qu'ils aient arrêté le jeune. On est content. (...) On n'a jamais de problème avec personne."

Des caméras de surveillance sont installées à l'extérieur et à l'intérieur du bâtiment. Des bénévoles sont présents à l'entrée pour filtrer les personnes qui entrent dans la mosquée. "En termes de sécurité, les gens entrent par la porte ici. Tous les gens qui viennent avec des sacs doivent le déposer devant la porte. Et puis, ils entrent pour faire leur prière à la mosquée. On ferme la porte à clé, que personne ne rentre pendant la prière."

Jusqu'où va l'influence de l'extrême-droite ? 

Par mesure de sécurité, aujourd'hui, aucun sac n'est autorisé à l'intérieur. Le responsable de l'ensemble des mosquées de Molenbeek s'interroge sur cette menace envers la communauté musulmane. "On prône le vivre-ensemble. C'est vrai que c'est choquant. Quand on voit la mosquée d'Annajah qui est une petite mosquée de quartier, on se pose des questions. On se pose des questions jusqu'où va l'influence des réseaux sociaux, jusqu'où va l'influence de l'extrême droite et de l'islamophobie.", indique Redouane Adahchour. 

Aucun dispositif de sécurité particulier

Aucun dispositif de sécurité renforcé n'est visible devant la mosquée lors de notre présence. Seul un véhicule de police circule dans le quartier à l'heure de la prière. Ce que déplore le conseil musulman de Belgique : " Rien n'a été communiqué, ils sont en ignorance totale. Ils ont vu apparaître le nom de leur communauté dans la presse et donc ça suscite beaucoup d'interrogations et de craintes de la part des fidèles. (...) C'est quand même assez interpellant quand on voit, par ailleurs, qu'entre d'autres milieux de culte sont concernés, les autorités prennent leurs responsabilités, assurent une présence policière ou une protection, etc.", déclare Michaël Privot. 

Des informations rassurantes

Les autorités locales disposaient de suffisamment d'informations rassurantes. Ces informations viennent de l'OCAM, l'organe de coordination pour l'analyse de la menace. C'est un organe indépendant qui affirme "qu'il n'y a aucune différence en fonction du type de lieu de culte qui est visé".

Via un communiqué, le porte-parole de l'OCAM s'est justifié : "Notre méthodologie est neutre idéologiquement, les procédures sont les mêmes, peu importe l'idéologie du suspect". L'OCAM, qui par ailleurs précise que le niveau de la menace terroriste reste inchangé. On est toujours sur un niveau trois sur une échelle de quatre.

Alors que les fidèles affluaient ce vendredi soir pour la prière de 19h15, aucune présence policière n'était visible.

À lire aussi

Sélectionné pour vous