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Elle s’exprime pour la première fois : Muriel nous donne des nouvelles de Marc Sarlet, grièvement blessé le 29 mai dernier. Ses progrès sont jugés extraordinaires par les médecins. « On n’a pas fini notre chemin vers la guérison. Il doit apprendre à marcher, il doit réapprendre à manger. Maintenant la parole commence à revenir. C’est miraculeux, c’est un roc, c’est un guerrier », estime-t-elle.
Hospitalisé aux soins intensifs des grands brûlés du CHU de Liège, Marc a été plongé dans le coma dès les premiers jours. Muriel a pu lui parler malgré tout. « J’avais envie que mon amoureux s’en sorte, j’avais envie qu’il m’entende et qu’il revienne ».
Depuis, les marques d’infection influent : des messages reçus du monde entier ou de simples dessins d’enfants qui prennent soudain toute leur importance. Mais au cœur de l’espoir, la douleur : l’annonce du décès de son collègue, entouré de sa famille, de ses hommes et soutenu par Christel, la compagne de Maxime.
« Pour moi c’était très important d’être là. Je savais que cette nouvelle allait le dévaster, qu’il allait se sentir coupable. Je voulais être là pour le rassurer, pour lui montrer que ça allait, qu’on allait s’en sortir », explique-t-elle.
Après les funérailles nationales organisées la semaine dernière, où les pompiers des quatre coins du pays sont venus rendre hommage, Christelle et sa famille tentent aujourd’hui de se reconstruire avec courage. » Il y a les moments où ça va, et les moments où on craque, les moments où on se soutient avec mes garçons et la petite. Rien ne nous ramènera Maxime à la maison. C’est très compliqué de le faire comprendre », explique sa femme.
Désormais, leurs vies ont changé avec l’envie de la voir du bon côté. « C’est vraiment le message que je voudrais faire passer à la population. Si vous avez eu un élan d’amour envers moi, eh bien cet élan d’amour, donnez-le aussi autour de vous parce que ça peut faire du bien à chacun ».
À leurs côtés, Cédric, le binôme de Maxime au poste de danse. Son ami reste inconsolable et lui rend hommage. « On vient de perdre un équipier vraiment exceptionnel. C’était quelqu’un de polyvalent, d’extrêmement compétent sur le terrain. Toujours très calme, prêt à rassurer tout le monde. Donc c’est vraiment un choc au sein de la petite équipe et même pour tous les pompiers qui constituent le peloton ».
Même s’il ne travaillait pas ce jour-là, il restera marqué à jamais. « Comme je l’ai dit aux gars de notre peloton, n’ayez pas peur. Je sais qu’en tant que pompier en général, on se sent fort et on n’aime pas trop aller voir des psychologues, etc. Mais ici, moi par principe et probablement même par nécessité, j’irai me faire suivre dans les semaines qui viennent. », avoue-t-il.
Trois vies bouleversées, trois destins liés. Entre douleur, espoir et résilience, leur reconstruction ne fait que commencer.


















