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Connu pour ses bières et ses fromage, l’abbaye de Maredsous fait peau neuve. En effet, pour la première fois depuis sa fondation à la fin du XIXe siècle, l’abbaye de Maredsous va subir une rénovation majeure. Baptisé « Basilique 2030 », ce vaste chantier débutera au printemps prochain et se concentrera sur la restauration de la façade extérieure de la basilique Saint-Benoît. Pour financer ces travaux, une campagne de collecte de fonds a été lancée, avec un budget estimé à 2,5 millions d’euros. « L’abbaye de Maredsous est un lieu d’accueil pour tous qui a besoin aujourd’hui d’être aidé et soutenu », a indiqué le père abbé François, vendredi au cours d’une conférence de presse.
Avec plus de 600.000 visiteurs par an, l’abbaye et son site de 17 hectares sont l’un des lieux de tourisme les plus fréquentés de Wallonie. «Je suis favorable à ce tourisme familial et social, mais c’est aussi un lieu spirituel et religieux. Et cette rénovation m’encourage à dire à notre communauté (de 20 moines aujourd’hui, NDLR) que nous avons encore un avenir», conclut le père François.
Le moine insiste sur le moteur économique que représente l’abbaye pour la région. Tout au long de l’année, quelque 80 personnes travaillent sur le site, sans oublier les nombreux saisonniers qui portent le nombre d’emplois directs à 200. Les entreprises de construction sollicitées pour la restauration de l’abbaye seront issues des environs, promet le père abbé.
Des rénovations qui semblaient nécessaires selon l’architecte
Parfaite illustration du néo-gothique, l’édifice érigé sous l’architecte Jean-Baptiste de Bethune subira un sablage léger et les joints de façade seront renouvelés. Les trois portes de la basilique seront restaurées afin de leur rendre leur apparence originelle. «Ce n’est pas le chantier de Notre-Dame de Paris (touchée par un violent incendie en avril 2019, NDLR), mais l’intervention est nécessaire pour pérenniser les lieux», explique Freddy Paquet, l’architecte «historique» de l’abbaye de Maredsous.
En un peu plus de 150 ans, l’église n’a jamais été sérieusement rénovée et les dégâts du temps sont visibles, à l’intérieur comme à l’extérieur. L’humidité a pris ses aises, d’importantes fissures lézardent l’édifice et toute la zinguerie des 3.500 mètres carrés de toitures est à revoir, conclut M. Paquet..
Un crowdfunding est lancé pour financer le gigantesque chantier
Une campagne de financement a donc été lancée, en partenariat avec la Fondation Roi Baudouin, et des bornes de dons seront installées sur le site. Producteur depuis 1963 des bières de Maredsous, le groupe Duvel Moortgat apportera sa bière à l’édifice en lançant la Basilique, une blonde à 7,3 % alc., enrichie d’un distillat à base de baies de genévrier provenant de la distillerie de l’abbaye. Le nouveau breuvage sera disponible à la microbrasserie sur place et dans l’horeca. Pour chaque verre vendu, une contribution financière sera reversée au profit des travaux.
Les recettes quotidiennes liées au tourisme et notamment à la vente de bières et de fromages ne permettront pas de faire face à un chantier de cette envergure. « L’ASBL Abbaye Maredsous a un équilibre fragile en raison de coûts d’entretien devenus faramineux ces dernières années », expose le directeur général, nommé il y a quelques mois, Charles d’Orjo. Ce dernier précise qu’il faut prévoir 1,7 million d’euros chaque année pour entretenir le site.
Le chantier sera par ailleurs expliqué au travers d’une exposition accessible gratuitement dans le cloître de l’abbaye. Élaboré en collaboration avec la province de Namur, le parcours revient aussi sur la notion de basilique, un titre qui a été octroyé à l’église de Maredsous il y a bientôt 100 ans, le 13 octobre 2026.
