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"Ras-le-bol": la justice met la pression sur le gouvernement, avec quel impact sur les décisions?

Les magistrats maintiennent la pression sur le gouvernement belge. Ils dénoncent le manque de moyens qui leur sont alloués. Après plusieurs parquets, cours et tribunaux du pays, ce sont les juges de l'arrondissement de Namur qui prennent des mesures… en place dès ce lundi. Quelles mesures et avec quelles conséquences?

Dans les tribunaux de police, une première mesure: le report de plusieurs mois de tous les dossiers d'excès de vitesse. Autre report: l'examen des dossiers dans lesquels les prévenus sont absents à l'audience ou ne sont pas représentés par un avocat.

Pierre Marissiaux, président des juges de paix et de police de l'arrondissement judiciaire de Namur explique: "Tous ces dossiers sont généralement des dossiers dans lesquels il y a des peines d'amende. Il y a donc de l'argent qui rentre dans les caisses de l'État. Toutes ces sommes rentreront x mois plus tard."

Il précise: "Il n'y aura pas d'acquittement généralisé, c'est simplement un report symbolique."

Dès ce lundi, il y aura aussi des reports en justice de paix. Au total, cette action de protestation concerne treize juges de l'arrondissement judiciaire namurois, dans neuf implantations.

"J'espère que le gouvernement prendra la mesure de notre exaspération et de notre ras-le-bol", ajoute notre interlocuteur. La cause de ce mécontentement: le manque de financement structurel de la justice et la volonté du gouvernement fédéral de limiter l'indexation des pensions des magistrats.

Avec, à la clé, jusqu'à 40% de perte de pouvoir d'achat selon les associations syndicales. 10% maximum, tempère le ministre des Pensions.

"On attend d'abord des engagements clairs et précis sur des mesures de refinancement de la justice en général. Concernant nos pensions, on attend là aussi des clarifications", commente encore Pierre Marissiaux.

Le ministre des Pensions, Jan Jambon, dit déplorer les actions menées par la magistrature à Namur et ailleurs: "J'espère que l'agitation et le mécontentement de ces hauts serviteurs de la démocratie resteront proportionnels aux efforts limités qui leur sont demandés." De nouvelles concertations doivent encore avoir lieu, précise le ministre.

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